L'Italie va durcir sa législation contre les migrants illégaux
Le gouvernement italien doit annoncer, ce lundi, de nouvelles mesures pour endiguer les arrivées de migrants, notamment en créant davantage de centres de rétention et en augmentant la durée de détention pour les migrants illégaux afin de dissuader les départs d'Afrique du Nord.
Une hausse brutale des arrivées sur la petite île italienne de Lampedusa, où des milliers de personnes ont été contraintes de dormir à la belle étoile la semaine dernière, a contraint le gouvernement d'extrême droite à entrer en mode de gestion de crise.
La Première ministre Giorgia Meloni a promis, dimanche, que son gouvernement procéderait à un nouveau tour de vis, notamment en allongeant la durée maximale de détention des immigrés illégaux de 135 jours à 18 mois.
"Cela signifie - et j'envoie ce message très clair à toute l'Afrique - que si vous vous en remettez à des trafiquants pour violer la législation italienne, quand vous arrivez en Italie vous devez savoir que vous serez arrêtés et ensuite rapatriés", a-t-elle affirmé lors d'un entretien télévisé.
Après avoir débarqué en Italie, la grande majorité des migrants sont envoyés dans des centres répartis dans tout le pays où ils séjournent en attendant la décision sur leur requête d'asile.
Les migrants qui selon Rome devraient être expulsés sont envoyés dans des centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière, au nombre de neuf dans la péninsule, notamment à Bari (sud), Rome (centre) et Milan (nord). Selon l'autorité italienne de contrôle des prisons, les migrants ont passé en moyenne 40 jours dans ces centres en 2022.
La période maximale de détention était de 18 mois en Italie de 2011 à 2014, puis elle a été réduite par le gouvernement de gauche dirigé par Matteo Renzi.
Les neuf centres de détention existants ont une capacité maximale de 1.161 personnes. Près de 6.400 personnes y ont séjourné en 2022, la plupart d'entre elles en provenance de Tunisie, d'Egypte, du Maroc, du Nigeria et d'Albanie. Un peu plus de 3.150 d'entre eux ont été rapatriés, selon l'autorité de contrôle des prisons.
Meloni, qui a remporté les élections législatives l'an dernier avec un programme résolument anti-migrants, a déclaré, dimanche, que le ministère de la Défense serait aussi chargé de mettre en place de nouveaux centres de rétention "dès que possible".
Fin 2022, le gouvernement a alloué 42,5 millions d'euros pour de nouveaux centres de rétention, et le ministère de la Défense est censé reconvertir des sites déjà existants dans des zones peu peuplées.
Plus de 127.000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l'année, contre 66.200 en 2022, selon le ministère de l'Intérieur.
La semaine dernière, quelque 8.500 migrants sont arrivés en trois jours à Lampedusa (davantage que la population totale de l'île), bien au-delà des capacités du centre d'accueil local qui peut accueillir au maximum 400 personnes.
Giorgia Meloni a appelé ses partenaires de l'Union européenne à faire preuve de davantage de solidarité avec l'Italie, en première ligne face aux arrivées de migrants.
La présidente de la Commission européenne Ursula von Der Leyen, qui s'est rendue, dimanche, à Lampedusa avec Meloni, a proposé un plan en dix points pour aider Rome à faire face à cette crise.
Ce plan vise à la fois à prendre une position ferme contre les passeurs et les trafiquants et à faciliter les voies légales pour entrer dans l'Union européenne pour ceux qui sont éligibles à une demande d'asile.
(AFP)
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