Loi-Cour constitutionnelle : les députés divisés sur la pertinence des arguments de Kaïs Saied

Loi-Cour constitutionnelle : les députés divisés sur la pertinence des arguments de Kaïs Saied

 

Des députés ont souligné, lundi, que le renvoi, par Kais Saied des amendements apportés à la loi sur la Cour constitutionnelle au parlement est un droit garanti par la constitution. Ils sont, toutefois, divisés sur la pertinence des arguments avancés par le président de la République.

Khaled Krichi (Echaab) affirme que les députés du mouvement approuvent certains arguments et désapprouvent d’autres. Dans une déclaration à la TAP, le député a indiqué que le mouvement Echaab a toujours rejeté l’idée de passer de la majorité des 2/3 (145 députés) à une majorité des trois cinquième dans l’élection des membres de la Cour constitutionnelle, une des plus importantes instances constitutionnelles dans le pays. Notre souci est de garantir la mise en place d’une juridiction forte est efficace qui ne soit pas le résultat de compromis entre les partis qui soutiennent le gouvernement, a-t-il soutenu. Sur l’expiration les délais constitutionnels, mentionnée dans la correspondance adressée par le président de la République au parlement,

Krichi estime que ce n’est pas une raison pour ne pas créer la Cour constitutionnelle. Au sujet de la plénière prévue le 8 avril pour l’élection du reste des membres de la Cour, le député a affirmé que certains candidats ne font pas l’unanimité dans la mesure où ils ne croient ni en l’Etat ni en la constitution.

Le député Nabil Hajji (Courant démocratique) a pour sa part, indiqué, que la réponse du président de la République ne doit pas servir d’alibi pour accélérer l’élection, jeudi 8 avril, du reste des membres de la Cour constitutionnelle. Le président Saied a exercé son droit constitutionnel, mais nous n’approuvons pas les arguments qu’il a avancés dans la mesure où le parlement est appelé, tôt ou tard à parachever l’élection des membres de la Cour constitutionnelle, a-t-il estimé.

De son côté, le bloc du mouvement Ennahdha a souligné, dans une déclaration publiée à l’issue des jours parlementaires, à la fin de la semaine dernière, l’importance de parachever l’élection des trois membres de la Cour constitutionnelle lors de la plénière du 8 avril. Selon lui, ” il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour parvenir à un compromis avec les autres blocs parlementaires afin d’atteindre l’objectif escompté “.

Pour sa part, Oussama Khélifi du parti Qalb Tounes a estimé que le renvoi de la loi relative à la Cour constitutionnelle au parlement était ” prévisible “, précisant que les trois membres restant du parlement seront élus lors de la plénière du 8 avril avant de revoir la loi en question et de l’amender, ” comme préconisé par le président de la République “.

Le président de la République Kais Saied avait adressé, samedi soir, une correspondance, au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dans laquelle il l’informe du renvoi de la loi relative à la Cour constitutionnelle, datée du 3 décembre 2015.

Le chef de l’Etat justifie ce renvoi, qui est garanti par la Constitution, par un ensemble d’arguments juridiques, citant particulièrement, les délais constitutionnels, prévus par l’alinéa 5 de l’article 148 de la Constitution de 2014, outre des éléments juridiques, liés aux événements survenus dans le pays depuis la mise en place de la Constitution.

L’Assemblée des représentants du peuple avait adopté, le 25 mars, le projet de loi amendant et complétant la loi organique n°2015-50 relative à la Cour constitutionnelle avec 111 voix pour, 0 contre et 8 abstentions. Les amendements proposés par l’Exécutif concernent principalement les articles 10, 11 et 12 de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle.

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