Loi de finances 2023: La Tunisie emprunte pour payer ses dettes passées et ses salaires

Loi de finances 2023: La Tunisie emprunte pour payer ses dettes passées et ses salaires

La loi des Finances 2023 prévoit un budget total de 54 milliards de dinars, dont près de la moitié ont été consacrés aux seuls salaires, sachant que plus de 30% des agents publics relèvent du seul ministère de l'éducation, qui gère le secteur le plus délabré et le moins productif du pays.

Les recettes de l’Etat pour l’exercice 2023 , quant à elle, sont estimées à 46 milliards de dinars.  Ainsi, la loi des finances prévoit un déficit budgétaire de l’ordre de 8 milliards de dinars.

Pire, l’Etat devra rembourser le montant record de 16 milliards de dinars de dette en principal seulement. De ce fait, le besoin de financement pour l’exercice 2023 s'élève à 24 milliards de dinars dont 16 milliards de dinars sous forme d’emprunt extérieur et 9 milliards de dinars sous forme d’emprunt intérieur.

Autre problème posé par la loi de finances 2023, la forte pression fiscale surtout sur le secteur organisé qui traduit sans doute la fuite en avant vers un système fiscal encore plus répressif pour le contribuable.

Cette situation affectera le coût de production, relancera l’inflation et la hausse des prix et réduira la compétitivité des entreprises.En effet, les salaires de l’État absorbent presque  50% du budget tandis que le budget d’investissement, clé de la croissance, est dérisoire.

Pour réaliser la relance économique, il faut assurer le rééquilibrage budgétaire qui réduit les dépenses improductives et protège l’investissement public. Cela s’avère plus durable et a plus de chances de conduire à une accélération de la croissance plutôt qu’essayer chaque année d’accroître les recettes fiscales pour combler le déficit budgétaire qui est entrain de s’aggraver d’une année à une autre.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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