M. Ghannouchi présente l'économie tunisienne au patronat français

Invité à l'université d'été de l'organisation patronale française, le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), le Premier

ministre Mohamed Ghannouchia brossé un tableau des performances accomplies par l'économie tunisienne, des objectifs macro-économiques, des opportunités d'affaires qu'offrent les nouvelles générations de projets lancés par la Tunisie et du partenariat privilégié tuniso-français.

Une économie émergente diversifiée

S'agissant des performances, le Premier ministre a cité la promotion de l'économie tunisienne au stade d'économie émergente, une économie relativement diversifiée où l'industrie manufacturière, désormais, en libre échange, depuis janvier 2008, avec l'Union Européenne représente 20 pc du PIB, le tourisme (6,5 pc), les transports (7 pc) et les technologies de l'information et de la communication (8 pc).

Autres acquis énumérés par le Premier ministre: l'adaptation, tout au long des vingt dernières années, des institutions et structures, aux exigences de l'accord d'association conclu en 1995 avec l'Union Européenne, la préservation de fondamentaux (équilibres généraux) globalement conformes aux critères de Maastricht, la réalisation d'un taux de croissance moyen annuel de 5 pc à prix constants et d'un PNB par habitant en termes de parité de pouvoir d'achat (PPA) de l'ordre de 9500 dollars, un rating souverain "BBB" conférant à la Tunisie le grade d'investissement, une classe moyenne qui ne cesse de s'élargir pour représenter, aujourd'hui, 80 pc de la population et une compétitivité en amélioration continue.

Le Forum de Davos classe l'économie tunisienne au 32eme rang sur 131 pays en matière de compétitivité globale.

Les objectifs macroéconomiques

Le Premier ministre a ajouté que ces succès renforcent l'ambition de la Tunisie d'aller de l'avant pour accéder à un nouveau palier de développement et indiqué que les objectifs retenus pour la prochaine étape consistent à préserver le trend haussier de la croissance (5,5 - 6,5 pc), l'octroi de la priorité aux secteurs à forte valeur ajoutée et le renforcement du partenariat, en particulier, avec les pays de la région euro-méditerranéene.

Dans cette optique, le Premier ministre a fait remarquer que la Tunisie s'emploiera à accélérer les créations d'emplois notamment en faveur des diplômés du supérieur qui représentent plus de la moitié de la demande additionnelle d'emploi chaque année, à intégrer davantage l'économie nationale dans l'espace euro-méditerranéen à l'effet d'accroître les opportunités d'investissement et de création de richesse et à améliorer les avantages comparatifs de l'économie tunisienne.

Pour ce faire, Il s'agit, a-t-il précisé, de mettre l'accent sur la valorisation des ressources humaines, principal atout de la Tunisie, de renforcer l'infrastructure, et de continuer à adapter le cadre légal, réglementaire et institutionnel, aux normes des pays développés, en général, et de l'Union Européenne, en particulier.

Des méga projets pour accélérer le développement

Pour répondre à ces préoccupations, a-t-il dit, la Tunisie s'attellera, avec détermination à mettre en œuvre une nouvelle génération de grands projets de façon à créer les conditions d'un développement plus rapide et plus soutenu.

Parmi les projets d'appui, M. Mohamed Ghannouchi a évoqué la mise en place d'une administration électronique plus proche des préoccupations de l'entreprise et du citoyen, la modernisation du secteur bancaire et financier et son adaptation aux normes de Bâle II, l'amélioration de la qualité et de l'employabilité de l'enseignement et la formation. Quant aux méga projets qui pourraient intéresser le secteur privé français, le Premier ministre a indiqué que ces derniers seront lancés dans les secteurs de l'énergie, de l'infrastructure et du tourisme immobilier.

Concernant l'énergie, le Premier ministre a signalé trois centrales électriques d'une capacité globale de 2000 mégawatts dont 1200 pour le marché intérieur et 800 pour l'exportation vers l'Italie, une centrale de 400 MW sera réalisée par la société tunisienne d'électricité et de gaz.

Les deux autres par le secteur privé selon la technique de concession. Les appels d'offre de réalisation ou de manifestation d'intérêt seront incessamment lancés. Les mises en service s'étaleront entre 2012 et 2014.

Toujours au chapitre de l'énergie, M. Ghannouchi a évoqué la connexion électrique entre la Tunisie et l'Italie pour une capacité de 100 MW et la réalisation d'une seconde raffinerie de pétrole d'une capacité de 6 millions de tonnes.

Au rayon de l'infrastructure, le Premier ministre a évoqué la mise en oeuvre, selon la technique de concession, d'unités de désalinisation d'eau de mer pour une capacité de 50 000 m3 par jour, un port en eau profonde dans le centre du pays, l'extension du réseau autoroutier de quelques 200 Kms, un réseau ferroviaire rapide dans le Grand Tunis dont la première tranche porte sur quelques 30 Kms.

Au sujet des nouveaux projets touristo-immobiliers, ils couvriront une superficie globale de 2700 ha pour un coût de 30 milliards d'euros qui seraient réalisés pour l'essentiel par des investisseurs étrangers.

Traitant du partenariat avec la France, le Premier ministre a soutenu que dans le cadre de ces perspectives, la coopération avec la France est appelée à se renforcer, à se diversifier, à s'adapter aux nouvelles caractéristiques de l'économie tunisienne.

La France, a-t-il dit, malgré l'élargissement des préférences tarifaires à l'ensemble des pays de l'Union Européenne, demeure de loin le premier partenaire de la Tunisie.

Les liens qui unissent les deux pays sont solides, denses, entretenus par l'intensité des échanges humains, économiques, culturels, la convergence des intérêts, la volonté politique commune au plus haut niveau réaffirmée encore une fois, lors de la récente visite d'Etat effectuée en Tunisie par le Président Sarkozy, par la qualité des accords conclus à cette occasion.

De même, a-t-il poursuivi, les liens privilégiés qui nous unissent favorisent évidemment le développement du courant d'affaires et du partenariat dans le cadre d'une démarche gagnant-gagnant.

A ce propos, le Premier ministre a passé en revue les opportunités qui pourraient intéresser les investisseurs français dans les secteurs et activités pour lesquels la Tunisie dispose d'avantages comparatifs significatifs. Il s'agit de la confection haut de gamme, le finissage, l'agroalimentaire, les composantes automobiles, les composantes aéronautiques, les technologies de l'information et de la communication.

Il a fait observer que les avantages comparatifs sont appuyés par la qualité des ressources humaines, le niveau de l'infrastructure ainsi que le cadre incitatif en vigueur pour l'investissement, formant l'espoir que les investisseurs français, au nombre de 1200 aujourd'hui en Tunisie, seront encore plus nombreux.

T.A.P