Mécontentement après la hausse du prix du carburant

Mécontentement après la hausse du prix du carburant

 

En trois ans, les prix du carburant ont augmenté, pour la première fois de 100 millimes pour l’essence sans plomb et de 90 millimes pour le gasoil PPM qui sont passés respectivement à 1.750 et 1.510.

Cette augmentation, prévue dans la loi des finances, a provoqué le mécontentement des Tunisiens et fait réagir l’UGTT qui a estimé, mardi, que la hausse des prix des carburants est « abusive », et « économiquement injustifiée. Elle est une violation de l’accord conclu entre le gouvernement et l’organisation syndicale, relatif à l’augmentation des salaires qui prévoit notamment la maîtrise des prix ».

Pour le député Mongi Rahoui, et président de la commission des Finances à l’ARP, « l’unique raison est de servir les intérêts de certains investisseurs ». De son côté, Moez Joudi, économiste et président de l’Association Tunisienne de Gouvernance (ATG), n’est pas non plus convaincu. Il considère que « les principales raisons de cette augmentation sont le déficit budgétaire et le cours de change du dinar mais aussi la baisse de la production locale ». Il ajoute que « ces trois raisons peuvent être maîtrisées s'il y a une vraie volonté politique, un consensus, une stabilité et un vrai plan de sauvetage et de relance économique ».

Du côté du gouvernement, cette hausse explique Fadhel Abdelkefi, ministre de l’Investissement, du Développement et de la Coopération internationale ainsi que des Finances (par intérim), est principalement due à la dépréciation du dinar face au dollar. Elle était par ailleurs prévue depuis janvier dernier, rappelle-t-il, dans le but de réduire le déficit budgétaire du pays, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Le ministre a tenu à préciser que le pays est « en état d’urgence économique avec une croissance très faible et des finances publiques en grande difficultés ». Ce réajustement « s’impose », selon lui, pour « compenser des subventions importantes dans le secteur de l’énergie ».

Quant à la hausse des prix des cigarettes, la décision fait suite à « une recommandation de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) », a indiqué le 3 juillet sur Shems FM Taoufik Rajhi, ministre-conseiller auprès du chef du gouvernement. « Un paquet de Marlboro à l’étranger coûte environ 8 euros. Il ne s’agit pas d’un produit de première nécessité ! L’OMS recommande une augmentation annuelle du prix des cigarettes pour limiter leur consommation », a-t-il ajouté.

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