Méloni s'attribue l'initiative de la conférence sur la migration boycottée par la France
La Conférence internationale sur le développement et la migration qui se tient aujourd'hui à Rome sera marquée par l’absence de la France qui se voit damer le pion par l’Italie. Les deux pays ne sont pas d’accord sur la politique migratoire. Depuis l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie en Octobre 2022, Paris et Rome ont eu de vifs échanges sur l’épineux dossier de l’immigration qui est depuis des années un sujet sensible dans les relations franco-italiennes. Les propos du ministre de l’intérieur Gérard Darmanin, en Mai dernier, qui a jugé que Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien, était « incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », a entraîné un pic de tensions, alors que le nombre de migrants à la frontière franco-italienne est en forte augmentation.
Avant de devenir Première ministre, Giorgia Meloni avait férocement attaqué la France pour ses politiques jugées prédatrices en Afrique, et sur sa politique migratoire. Elle avait notamment que « Vils sont ceux qui, comme la France, continuent à exploiter l’Afrique en imprimant de l’argent pour 14 pays africains sur lesquels ils appliquent le seigneuriage, en faisant travailler les enfants dans les mines, en extrayant les matières premières comme au Niger. L’Afrique est en train de vous échapper […] et la solution est de libérer l’Afrique de certains Européens ».
C’est pourquoi, elle s’est démenée pour arriver à conclure un mémorandum d’entente entre l’Union européenne et la Tunisie dimanche dernier à Tunis qu'elle considère comme un exemple à suivre. Elle a également soutenu l’initiative du président Kais Saied d’organiser une conférence internationale sur la migration qu’elle a fait sienne. Elle la considère comme « un autre grand succès italien ». Selon des sources diplomatiques, "la réunion, organisée à l'initiative de Meloni elle-même, est un événement de politique étrangère sans précédent ces derniers temps, au cours duquel l'Italie se verra reconquérir son rôle de leader dans le Méditerranée".
Cette conférence qui s’ouvre aujourd’hui à Rome, va réunir « plus de 20 pays méditerranéens, arabes, européens et africains, 16 chefs d'État et de gouvernement, dix organisations internationales. Tous ensemble pour aborder la question de la migration, comprendre comment aider les pays d'où partent les migrants, comprendre comment arrêter la traite des êtres humains et les trafiquants. Et c'est un modèle coopératif, ce que nous proposons avec ces pays qui partagent la Méditerranée, un intérêt convergent», a affirmé Meloni dans un entretien avec la chaine italienne, Tg1.
Elle a précisé que « pour encadrer le phénomène migratoire il faut changer d'approche et l'Italie l'a fait : l'accord avec la Tunisie montre que c'est faisable ».
La conférence permettra de lancer un projet de longue haleine, avec des engagements concrets et vérifiables des Etats participants précisément sur les questions de développement et de migration, selon l’agence de presse Nova.
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