Mohamed Ghariani ferait mieux de se taire et de se cacher
Mohamed Ghariani est le dernier secrétaire général du RCD, l’ex-parti dissous de Ben Ali. Baathiste à ses origines, il a été récupéré par le RCD pour devenir le premier secrétaire général de sa faction estudiantine. Depuis, il a gravi tous les échelons jusqu’à occuper le prestigieux poste de secrétaire général du RCD, et devenir ainsi le troisième personnage de l’Etat(RCD). Une ascension qui n’est pas du à ses qualités d’homme d’Etat, il n’en a ni le charisme ni l’étoffe, mais plutôt à ses proximités avec la famille de l’ancien président.
Au cours des dernières semaines on a pu le voir et l’entendre ici et là, mais ce dimanche 15 mai dans l’émission « A qui ose seulement » sur El-Hiwar Ettounsi, il a montré vraiment ses limites. Homme sans conviction, aux compétences très approximatives, politique médiocre, sans réelle surface comme on dit, manquant de l’étoffe nécessaire, il a donné une image d’insignifiance, terne et sans intérêt. C’est un avatar de l’ancien régime.
Quand on l’entend, on se dit que les Tunisiens ont eu raison de se révolter contre le régime qu’il représente. Comme on est loin de ces compétences que le parti destourien a formées ou enfantées. Pourquoi est-il venu ? Au moins aurait-il dû assumer et prendre le risque de faire son autocritique. Il n’a fait ni l’un ni l’autre.
Le plus révoltant c’est que pour lui celui qui parle le dernier qui a raison. Que de fois on l’a vu dire la chose et son contraire. Quand il est repris il change vite d’idée et de position.
On dit fort justement que ce ne sont que les idiots qui ne changent pas d’avis, mais faire l’idiot n’est pas donné à n’importe qui.
Mohamed Ghariani ferait mieux de se cacher. Il dit vouloir faire encore de la politique. Il n’en a ni les capacités ni l’étoffe.
Lançant des fleurs à Ennahdha jusqu’ à le sentir si proche de ce parti qu’on lui conseille d’y adhérer, mais il parait incapable d’aller jusqu’au bout de ses idées.
Se disant reconnaissant à Ben Ali qui lui a donné l’opportunité de servir le pays, mais le voilà aussitôt critique acerbe de l’ancien président jusqu’à dire qu’il aurait aimé être un opposant à l’ancien régime. Personne ne peut croire qu’il puisse être de l’autre côté du miroir, tellement il semble opportuniste, changeant d’idée comme de veste ou de pantalon.
Mais comme le ridicule ne tue pas, le voilà affirmer mordicus que les résultats des élections sous l’ancien régime étaient attendus comme s’ils pouvaient être autre chose que ce qui était prévu. Alors que lui le premier avait pour mission de parvenir à ces résultats quelques soient les conditions et quoique lui en coûte. Alors M.Ghariani ne nous prenez pas pour des enfants de chœur. En tout cas on ne vous donnerait pas le bon Dieu sans confession.
Autre paradoxe, alors que tout le monde sait qu’il doit son poste plus à la Famille qu’à l’ex-président le voilà qu’il dit que celle-ci est la cause de tous les maux. La gratitude du ventre aurait dû le conduire à être plus circonspect.
En acceptant d’être l’invité de Samir El-Wafi, il savait à quoi s’en tenir. Mais à l’évidence il n’a pas préparé son sujet et ses réponses étaient décousues où l’incohérence le dispute à l’inconséquence.
S’il voulait se repositionner sur la scène politique comme il l’affirme, c’est raté. On découvre en effet un homme sans relief, versatile, hésitant manquant d’idées et de conviction.
On était en pleine médiocratie, l’avatar de l’ancien régime. Qu’elle est loin cette classe politique méritante et capable qui a fait les beaux jours du parti destourien sous toutes ses appellations.
Le feu se transforme en cendres et les cendres ne servent à rien.
Le mieux que puisse faire Mohamed Ghariani c’est de se faire oublier. Ça vaut mieux pour lui.
Le RCD comptait deux millions d’adhérents dit-on. S’ils étaient tous comme lui, pourquoi s’étonner que ce parti se soit disloqué en si peu de temps.
R.B.R.
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