Mort de 23 pèlerins tunisiens: Pourquoi autant de pertes humaines ?

Mort de 23 pèlerins tunisiens: Pourquoi autant de pertes humaines ?

Finalement ce que tout le monde redoutait s'est vite confirmé. Une source au consulat tunisien à Djeddah a rapporté aujourd'hui mardi la mort de 23 pèlerins tunisiens, hommes et femmes, alors qu'ils accomplissaient les rituels du pèlerinage. Dans un message posté sur son compte Facebook, notre consulat a révélé la liste (voir  au bas de l'article), appelant les proches de ces pèlerins à communiquer avec les services du consulat aux numéros de téléphone fournis.

Mais derrière ces pertes humaines se cachent plusieurs raisons. Lors de l’ascension du mont Arafat, le plus grand pilier du Hajj, et pendant les jours de "Tachriq" et de "lapidation", les pèlerins fournissent de gros efforts physiques. Ils sont exposés à l’épuisement, à l'évanouissement, à la fatigue, et à la... mort. Et ce sous des températures extrêmement élevées, sans compter la grande affluence.

Notons que les pèlerins tunisiens, qui constituent la délégation officielle et qui sont sous la tutelle directe du ministère des Affaires religieuses, représentent environ 80 pour cent des pèlerins, qui sont au nombre d'environ 11 000. 

La grande particularité des pèlerins tunisiens est leur âge avancé. Pendant que l'âge des pèlerins recule dans de nombreux pays, en Tunisie, le citoyen attend un âge avancé pour aller accomplir ce rituel qui devient de plus en plus contraignant. Il y a lieu de revoir désormais la candidature et l'aptitude physique et sanitaire des candidats.

Par ailleurs, certains pèlerins tunisiens arrivent en Arabie Saoudite par l’intermédiaire d’agences de voyages, que ce soit de Tunisie ou de l’extérieur, et c'est justement parmi ceux-là que l'on dénombre le plus de morts, de pertes et de souffrances de toutes sortes. Le problème est dû au manque d'organisation, à la fraude de certaines de ces agences et au non-respect des contrats conclus avec les pèlerins, malgré les sommes d'argent importantes qu'ils reçoivent. 

Il y a aussi une catégorie de pèlerins qui violent la loi sur la résidence. Ils voyagent comme touristes mais finissent pèlerins alors qu'ils sont dans l'illégalité pour effectuer le rite. Leurs conditions de résidence laissent à désirer ainsi que leurs déplacements, car traqués par les autorités saoudiennes.

En définitive, tous ces pèlerins ont en général un point commun: l'âge avancé. Or le hajj doit être exécuté par celui qui en a les moyens et la capacité physique. Qu'une personne âgée de plus de 80 ou 90 ans aille se frotter à ce flot humain de quelque deux millions de personnes, cela est dangereux !. Par conséquent, quiconque a l’intention d’accomplir le Hajj devrait être conscient de la fatigue, de la surpopulation et des conditions harassantes auxquelles il sera confronté. Il doit donc s’y préparer en conséquence.

O.D.

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