Mourad Mathari: «Les consignes du ministre ne sont pas appliquées»

Mourad Mathari vient de présenter sa démission du Syndicat Tunisien Libre des Producteurs et Organisateurs de Spectacles (STLPOS).

Créé au mois de juin 2011 par un groupe de professionnels constitué de Mourad Mathari, Lotfi Kriaâ, Nadia Jelliti, Mansour Jmal, et Khaled Namlaghi, ce syndicat avait pour objectifs d’assainir le secteur des imprésarios qui ont beaucoup nui au secteur culturel et de réorganiser la profession afin de permettre aux vrais Producteurs et Organisateurs de Spectacles de travailler d’une façon professionnelle et régulière.

Mais ces objectifs étant irréalisables à cause des responsables qui n’adhèrent pas aux principes de la révolution, Mourad Mathari a préféré rendre le tablier.

Il nous a indiqué que la bonne volonté du ministre de la Culture ou de son chef du cabinet n’est pas suffisante pour faire face aux gangrènes qui frappent différents services et responsables du ministère, avant d’ajouter: « La volonté  de changement du ministre  n’est pas souhaitée, c’est pour cela que ses consignes ne sont pas appliquées.

Il y a des responsables qui veulent bloquer toute tentative de changement. Ils représentent un contre-pouvoir très fort au sein du ministère. Jusqu’à présent ils font ce qu’ils veulent. Rien n’a changé. Les imprésarios proches de l’ancien régime raflent encore la mise avec la complicité de ces pseudo-responsables.

Ils ont diminué les taxes sur les spectacles commerciaux de 40 à 25% et ils ont ajouté une autre taxe de 5% sur l’organisation des spectacles culturels dont le taux passe ainsi de 15 à 20%. C’est insensé de prendre ce genre de décisions sans nous consulter, car ce sont des décisions qui ne feront que bloquer l’organisation des manifestations culturelles en Tunisie.

Je suis dépité de voir ces gens dicter leurs lois au sein du ministère de la Culture. Apparemment, il faut des années pour que les mentalités et les méthodes changent. C’est en partie pour cela que j’ai décidé d’abandonner car cela ne sert à rien de ramer à contre- courant ».

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