Mouvement chefs de mission diplomatiques et consulaires : Une lecture dans la liste officielle
Enfin la liste officielle du mouvement annuel des chefs de missions diplomatiques, permanentes et consulaires a été publiée ce samedi soir 12 septembre 2020. Première constatation : ce mouvement a touché 35 postes ce qui en fait le plus vaste sinon l’un des plus vastes que la Tunisie ait connu depuis l’indépendance.
Secundo, deux anciens ministres, celui de la Justice Mohamed Karim Jammoussi et celui de l’Intérieur Hichem Fourati sont nommés ambassadeurs respectivement à Paris (France) et à Riyadh (Arabie Saoudite). Il s’agit d’anciens ministres du gouvernement Youssef Chahed. Celui-ci a-t-il joué un rôle dans leur retour dans des postes diplomatiques de premier ordre. La question se pose surtout que celui qui était annoncé à Paris, l’ex-ministre de la Défense nationale Imed Hazgui ne figure pas dans la liste officielle.
Deux hauts cadres sécuritaires sont nommés à des postes diplomatique et consulaire. Le dernier directeur général de la sûreté nationale Kamel Guizani est désigné ambassadeur à La Haye (Pays Bas), alors que l’ancien directeur général de la sécurité présidentielle Raouf Mradaa est nommé consul général à Strasbourg (Est de la France). Si ce dernier a perdu son poste en octobre 2019 lors de l’accession de Kaïs Saïed à la magistrature suprême, Kamel Guizani a été nommé à son poste en décembre dernier.
Quatre femmes diplomates sont nommées à la faveur de ce mouvement ce qui est peu au regard des postes pourvus, néanmoins les missions sont de la première importance puisqu’il s’agit des ambassades tunisiennes à Berlin (Allemagne), Madrid(Espagne), New-Delhi (Inde) et Oslo (Norvège).
S’agissant des postes octroyés aux cadres du corps diplomatique on remarque que la plupart des directeurs généraux en fonction ont hérité de postes importants : Mohamed Ben Youssef, directeur général du Monde arabe et des organisations arabes et islamiques est nommé ambassadeur au Caire et délégué permanent auprès de la Ligue arabe, Nabil Ammar, directeur général Europe et Union Européenne est désigné ambassadeur à Bruxelles et représentant auprès de l’Union Européenne, Karim Ben Becheur, directeur général Afrique, est nommé ambassadeur à Yaoundé (Cameroun).Le directeur général de l'Institut diplomatique pour la formation et les études est désigné en qualité d'ambassadeur à Bagdad (Irak).
Le directeur de l’Information et de la diplomatie publique Bouraoui Limam est quant à lui nommé ambassadeur à Beyrouth. Autre promotion remarquable la nomination du délégué permanent adjoint auprès de l’ONU à New York Tarek Ladab au poste de délégué permanent en remplacement de Kaïs Kabtani limogé de son poste et rappelé à Tunis. Ladab est un bon connaisseur des dossiers arabes et cela lui sera d’un grand secours dans ses fonctions de représentant tunisien au conseil de sécurité.
Kabtani n’est pas le seul exclu de ce mouvement, puisque l’ex-ministre des Affaires étrangères, Noureddine Erray qui fut ambassadeur à Mascate ne figure pas dans la liste officielle. Il était annoncé à La Valette capitale de Malte, un poste qu’il aurait décliné semble-t-il.
Côté mutation la plus remarquable est celle de Nejmeddine Lakhal muté de New Delhi à Washington. Parfait anglophone, diplomate accompli sa promotion dans la capitale fédérale des Etats Unis est amplement méritée. L’ambassadeur de Tunisie à Alger, Chafik Hajji est quant à lui muté à Khartoum, une mutation qui pose problème à moins qu’il ne paie les frais du dossier Sonatrach-Steg. L’ambassadeur de Tunisie à Téhéran Tarek Bettaieb qui fut pendant quelques mois chargé de la direction du cabinet présidentiel lors de l’accession de Kaïs Saïed à Carthage est de son côté muté à Berne, la capitale fédérale de la Suisse, un poste très prisé.
A noter enfin la nomination d’un ambassadeur à Tripoli (Libye) en la personne d’Assad Ajili.
rbr
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