Néjib Hachana: «l’Iran ne permettra pas la fondation d’un nouveau Moyen-Orient»

Néjib Hachana: «l’Iran ne permettra pas la fondation d’un nouveau Moyen-Orient»

 Le diplomate et ancien ambassadeur de Tunisie à Washington Néjib Hachana, a commenté l’évolution de l’offensive israélienne contre l’Iran et la riposte de la République islamique. Il a déclaré, dans l'émission Midi Show de ce vendredi, que «l’Iran ne permettra pas la fondation d’un nouveau Moyen-Orient», insistant sur le fait que Téhéran «n’est pas une puissance négligeable et que sa force militaire est capable de nuire à Israël».

Hachana a expliqué que l’attention occidentale s’est tournée vers l’Iran, depuis l’opération "Déluge d’Al-Aqsa", ajoutant que l’enjeu «dépasse les simples branches armées de la résistance comme le Hezbollah, le Hamas ou les Houthis» et qu’il s’inscrit dans le cadre d’un projet régional plus vaste.

Selon lui, la redistribution des rôles dans le nouveau Moyen-Orient a commencé, après la visite du président américain, Donald Trump, en mai dernier dans trois pays du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar et EAU), affirmant que  ce dernier poursuit un projet de refonte régionale visant à servir les intérêts américains, notamment le contrôle du pétrole et des voies maritimes, tout en écartant la Chine et freinant ses ambitions. Mais pour lui, «l’Iran continue de résister à ce projet».

Concernant l’avenir de la région, Hachana estime que «les deux prochaines semaines seront décisives pour la paix mondiale, en fonction de la décision que prendra Trump».

Au sujet des positions internationales, il a déclaré que «la Russie ne souhaite pas perdre Trump», faisant allusion à ses positions qui «servent désormais les intérêts de Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine». En revanche, la Chine, qui vise la direction du monde à l’horizon de 2049, à l’occasion du centenaire de la fondation de la République populaire, n’est pas un pays belliqueux, à la différence des États-Unis, pense le diplomate, qui  souligne des traditions différentes dans la gestion des crises.

Évoquant les crimes israéliens, Hachana a affirmé que «les chartes onusiennes se sont effondrées et qu'Israël est désormais devenu une affaire intérieure américaine, au même titre qu’un parti politique intégré dans le paysage des États-Unis».

Il a mis en garde contre la gravité de la situation actuelle en concluant : «La responsabilité historique est, aujourd’hui, entre les mains de Trump. Que les États-Unis choisissent la guerre contre l’Iran ou tentent de faire tomber son régime, dans les deux cas, tout le monde perdra et le chaos s’installera».

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