Notre économie face au risque de l’effondrement de la valeur du dinar
Par Amine Ben Gamra
La Tunisie fait face actuellement à l’une des plus graves crises de change dans son histoire.En effet,la monnaie unique européenne s’échange ces derniers jours contre 3.38 dt, tandis que le billet vert s’est échangé à 3.25 dt. La monnaie européenne atteint des niveaux jamais vus depuis 2019.
Les importations, qui sont payés en devises fortes, sont devenues plus chères, provoquant ainsi une sortie accrue de devises contre une faible entrée de monnaies étrangères, les exportations n’évoluant pas au même rythme soutenu.La hausse des prix à l’importation a également aggravé les pressions inflationnistes et alourdi la facture des subventions du gouvernement.
Mais l’impact le plus grave réside dans la hausse du service de la dette due à la composition de la dette publique tunisienne, où l’encours de la dette publique en devises fortes représente 65%, hypothéquant les capacités de remboursement du pays.
Par conséquent, la régression du dinar impactera l’endettement et le service de la dette ainsi que les grands équilibres financiers du pays, outre la caisse générale de compensation (CGC), étant donné que la plupart des produits de base sont importés. En effet, le déficit budgétaire se creusera à 8,5% du PIB en 2022, contre 7,8% en 2021 et la Tunisie affichera un déficit du compte courant de 8,4% du PIB en 2022, contre 6,3% en 2021, selon les prévisions de Fitch Rating.
Face a ce constat et devant une absence complète du Gouvernement et de la BCT: il semblerait presque que toutes les bonnes volontés et toutes les intentions, bonnes et louables, soient vouées à ne pas être entendues. Alors que le majeur souci du ministère des finances est actuellement comment augmenter les impôts lors de la prochaine Loi des Finances 2023!
Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie
Votre commentaire