Parution de « Kélibia à travers l’histoire » le livre qui relate le passé de la ville cap-bonaise

Parution de « Kélibia à travers l’histoire » le livre qui relate le passé de la ville cap-bonaise

 

Ils sont rares les ouvrages qui évoquent l’histoire de nos villes à l’âge millénaire. Certes des thèses sont publiées de nos grands archéologues et éminents historiens qui font référence, mais des ouvrages écrits pour présenter une histoire facile à déchiffrer ou vulgariser les époques de notre passé et les remettre en rapport avec le présent, sont rares.

C’est pourquoi le livre publié par le professeur d’histoire à Kélibia, Adel Tanabène lui-même natif de la ville est en lui-même un événement.

Sa parution a été célébrée au cours d’une séance de présentation tenue à l’Espace culturel Sidi Abdessalem sous la présidence du poète Noureddine Sammoud, une séance ponctuée par des morceaux de malouf joués par la troupe scolaire de la ville qui a obtenu le premier prix lors du concours national organisé à Sidi Bouzid.

Basé sur des références historiques, le livre nous mène en 132 pages dans une promenade entre les différentes époques à partir de la période punique, la ville s’appelait alors Aspis, son nom grec qui veut dire le bouclier traduit par les Romains qui l’occupèrent ensuite en Clupea, dont est dérivée son actuelle dénomination.

D’Agathocle, roi de Syracuse en Sicile (361-289 avant JC) à Jules Cesar, empereur de Rome (100-44 avant JC), la ville par son site stratégique n’a laissé personne indifférent. Elle a été la dernière à tomber après une âpre résistance au cours de la troisième et dernière guerre punique. L’empereur romain vint à Clupea avec sa flotte et y installa « une colonie » comme il le fit à Curubis , l’actuelle Korba.

Ecrit dans un arabe facile, le livre se lit comme un roman tant il fait le lien entre le passé, même lointain et le présent, car ce dont il parle et qui est historiquement documenté, il le ramène à l’époque actuelle qui garde des traces de ce passé soit dans les vestiges archéologiques, soit mieux dans les us et coutumes et autres traditions qui restent vivaces en dépit du temps qui passe.

L’ouvrage nous mène ensuite vers le Moyen âge avec la conquête musulmane qui n’a pas été facile dans la région, puis les époques aghlabide, fatimide, ziride et enfin hafside avant l’installation des Ottomans. Toute cette relation était ponctuée par une recherche sur les origines des familles de la ville et de la signification des patronymes qui existent encore. Une grande place est enfin accordée à la période précoloniale et coloniale ainsi qu’à la contribution de la ville au mouvement national et à la période de l'indépenance.

Le deuxième chapitre s’est focalisé sur les principaux vestiges archéologiques découverts dans la ville et sa région.

Dans ce cadre Le « Fort de Kélibia » appelé dans la ville « El Borj » qui résume l’histoire de la ville a été longuement évoqué et son histoire disséquée à travers les vestiges qui y existent encore mais aussi des constructions qui y ont été réalisées au cours des différentes époques (punique, romaine, byzantine et plus récemment ottomane). Une découverte majeure a été faite dans la région de Kélibia. Il s’agit du « baptistère du prêtre Félix », une cuve baptismale richement décorée de mosaïques qui est exposée au Musée du Bardo.

« Kélibia, à travers l’histoire » d’Adel Tanabene(Dar Zeyneb Editions) est une excellente contribution à la connaissance de notre histoire millénaire.

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