Plus de célérité pour clore le dossier des hommes d'affaires
Aujourd'hui que la situation économique du pays a dépassé tous les indicateurs rouges, à cause, entres autres, des grèves sans répit, des solutions rapides peuvent être apportées pour entamer le sauvetage de cette économie chancelante.
Parmi les dossiers qui traînent encore chez les décideurs, entre gouvernement, ARP et instances de contrôle et de jugement, celui des hommes d'affaires impliqués dans des malversations financières sous le régime déchu.
Ce qui est à noter en premier lieu, c'est que certains de ces hommes d'affaires ont cherché le gain facile en s'alliant avec le «diable», s'agissant des Trabelsi, Ben Ali et consorts, entrant dans le jeu malsain des malversations de toute sorte instauré par ces familles. Des pratiques douteuses à base de corruption qui se sont faites aux dépens de la légalité, des biens publics, voire du peuple lui-même qui a payé et ne cesse d'en payer une facture trop lourde.
Même si les procédures légales et administratives à l'encontre des personne incriminées ont été entamées depuis bien longtemps, à ce jour, le dossier traîne encore, causant des préjudices à plus d'une partie, notre économie en premier lieu.
Car, ce qui est à retenir, c'est que l’État enregistre un manque à gagner de quelque 5 milliards de dinars à cause du blocage des investissements des hommes d'affaires, au nombre de 230, qui sont interdits de voyage et dont certains ont des projets en commun avec des investisseurs étrangers.
Rares ont été ceux parmi ces derniers qui sont arrivés à régulariser leur situation durant le règne de la Troïka, alors que d'autres et avec le temps n'ont pas eu d'autres choix que de mettre la clef sous le paillasson, poussant un grand nombre de travailleurs à venir agrandir le rang des chômeurs.
Face à ce statu quo, la présidence de la République a lancé une initiative visant à résoudre cet imbroglio qui ne trouve pas d'issue, proposant une forme de réconciliation sous des conditions bien précises, afin d'accélérer la fermeture de ce dossier et faciliter la réhabilitation de ces hommes d'affaires dont l'économie a fortement besoin.
Une réconciliation qui ne leur évitera pas de rendre des comptes, dans le sens où ils devront d'abord rendre les sommes injustement acquises et dues à l’État, pour jouir parallèlement de l'arrêt des poursuites pénales.
La deuxième condition, c'est qu'ils s'engagent à investir dans les zones défavorisées pour des projets de développement, source de création d'emplois, et cela en partenariat avec l’État. Les détails de ce projet devront être discutés dans les jours à venir.
Cependant, cette réconciliation ne touche pas, selon ce projet, les hommes qui sont actuellement sous le coup de poursuites judiciaires ou d'autres procédures judiciaires.
En tout état de cause, cette initiative ne peut en aucun cas faire disculper les hommes d'affaires concernés par les abus, alors que certains y voient une manière de les «innocenter» en contre-partie d'une sorte d'allégeance au pouvoir...
Loin de ces considérations politiques, il est évident que l'économie nationale a besoin de chaque initiative, de chaque effort financier afin de faire sortir le pays de ce gouffre et d'éviter à notre économie la déroute totale...
J.B.A.