Pour une culture numérique solidaire

La Médina Yasmine Hammamet a abrité, hier après midi, la première édition de l’Université numérique d’été

, qui se tient en parallèle, du 25 au 28 août courant, avec la neuvième édition du Festival International d’Internet.

Il s’agit d’une initiative, à laquelle prend part quelques 200 participants représentant environ 20 pays africains, tenue par le Fonds mondial de la solidarité numérique (FSN) et l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), en étroite collaboration avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD).

M. Lazhar Bououni, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la techologie, présidant l’ouverture de cette manifestation, a salué l’idée d’une université numérique d’été conjointement organisée avec le festival d’internet soulignant, par la même occasion, que la diffusion de la culture numérique passe mieux quand elle se fait dans une ambiance festive, surtout en mettant à contribution la société civile et en particulier le rôle moteur des associations.

En évoquant le FSN et ses principales prérogatives, le ministre a rappelé que la solidarité est l’une des valeurs cardinales de la Tunisie nouvelle.

Une valeur que le président Ben Ali a promu aux rangs de valeurs constitutionnels dans la réforme de la constitution de juin 2002.

Et d’ajouter que c’est là l’aboutissement de tout un processus qui a commencé avec la création du Fonds national de solidarité (26-26), appelé à générer une mobilisation nationale afin de mettre fin aux écarts entre les régions en termes de développement.

« La solidarité est au cœur de la politique socio-économique en Tunisie, favorisant le partage équitable des fruits de la croissance, et confortant ainsi la classe moyenne qui représente plus de 80% de la population », a précisé le ministre.

Mettant en valeur la politique tunisienne relative à la promotion des technologies de l’information et de la communication, le ministre a fait savoir que la Tunisie entend faire de la société de l’information une chance de développement solidaire et durable.

C’est pourquoi, explique-t-il, le programme électoral présidentiel fixe un ensemble d’objectifs ambitieux à réaliser à l’horizon 2009 afin que la Tunisie se rapproche du peu le temps des pays développés.

Dans ce même ordre d’idées, M. Lazhar Bououny a affirmé que le chef de l’Etat s’intéresse en premier aux secteurs de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Ainsi, en matière d’éducation, il avance que les bases de l’école moderne sont déjà fixées vers la création progressive de l’école de la société de l’information et que par ailleurs, l’objectif escompté d’ici 2009 est celui d’atteindre une moyenne d’un ordinateur pour chaque classe, dans tous les cycles de l’enseignement scolaire, contre un ordinateur pour 150 élèves en 2004 dans l’enseignement de base.

Sur un autre registre, le ministre a annoncé que le programme ‘Pour la Tunisie de demain’ entend intégrer notre pays dans la carte mondiale de l’intelligence et de l’économie matérielle.

Aussi, cette étape est-elle marquée dans la mise en place d’une infrastructure prometteuse dans le domaine des technologies de la communication, à travers, entre autre, une couverture téléphonique atteignant 80% en 2009, la mise en place d’un réseau électronique de plus forte capacité pour la communication avec l’étranger et sur le web.

L’objectif est d’offrir une opportunité numérique pour tous en atteignant le nombre d’un million d’ordinateurs d’ici l’année 2009 et la possibilité d’une adresse électronique pour chaque citoyen. De même, il s’agit de faciliter l’accès à l’Internet pour tous avec la génération progressive de haut débit.

Pour sa part, M. Alain Madelin, président du FSN, s’intéressant aux principes de la révolution numérique éducative, il a signalé qu’elle se concentre aujourd’hui essentiellement sur la diffusion et l’usage du tableau blanc interactif (TBI), dans la mesure où un ordinateur pour chaque enfant ne remplacera jamais un professeur.

Le TBI, explique-t-il, permet à l’enseignant de disposer de programmes préenregistrés, préparés par lui ou par d’autres, qui servent à présenter et illustrer son cours, ainsi que d’éveiller et de maintenir l’intérêt et l’attention des élèves.

C’est le projet d’éducation numérique pour tous, favorisant la mise en place de classes numériques mobiles à moins de 1000$.

« Comme le coût marginal d’une leçon numérique préparée pour le tableau blanc interactif est nul, en diffusant ces équipements ‘low cost’ dans les pays où l’éducation est un besoin prioritaire, nous avons l’opportunité de mener ensemble la révolution numérique éducatif, sans fracture numérique », a-t-il ajouté.

Avis partagé, M. Sylvain Charat, responsable au Fonds mondial de solidarité numérique, a précisé que l’objectif de cette manifestation, première du genre, consiste en l’initiation des participants, parmi les enseignants, tout profil confondus, exerçant dans des pays africains diverses, à l’usage et au maîtrise de TBI.

Par ailleurs, il s’agit de créer les réseaux d’enseignants et de pédagogues francophones et élaborer des propositions pour leur extension, d’esquisser des structures pertinentes d’organisation des banques de données francophones et définir un programme de travail pour leur développement, de construire quelques exemples de contenus adaptés et de déterminer des stratégies de dissémination et de soutien au service de la formation, de l’inter-formation et de l’auto-formation des enseignants.

CH.KH