Présidentielle 2019 : La course vers Carthage est lancée
Sauf rebondissements ou retard, l'élection présidentielle en Tunisie devrait avoir lieu en décembre 2019. Comme en 2014, nombreux sont les prétendants qui rêvent d’arriver à Carthage. Pressés, certains ont même déjà annoncé la couleur, alors que d’autres préfèrent attendre le moment opportun.
Le premier candidat à s’élancer a été le juriste Kais Saied qui a annoncé très tôt son intention de se présenter aux élections. Il a été suivi par de nombreux candidats qui ont surpris les observateurs en exprimant leur intention de se présenter à ces élections, à l’instar du journaliste Nizar Chaari, de l’imam Lotfi Chanderli, de la Présidente de la Fondation Rambourg, Olfa Terras Rambourg et des controversés Adel Almi et Bahri Jelassi.
Si ces candidats se sont déjà affichés, d’autres sont dans l’expectative, à l’instar de l’ancien chef du gouvernement et président du parti Al Badil Ettounsi, Mehdi Jemaa, de l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali, du porte-parole du Front Populaire Hamma Hammami, du président d'honneur du parti Attayar Edimocrati, Mohamed Abbou, et du président du parti Al Moubadra, Kamel Morjane…
Restent maintenant les plus attendus dont la liste se compose essentiellement de l’actuel Président Béji Caïd Essebsi, de son prédécesseur Moncef Marzouki, de l’actuel Chef du gouvernement Youssef Chahed et du président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi.
Il est clair, dans ce cadre, qu’Essebsi prendra sa position finale dans quelques mois en fonction de nombreux paramètres dont certains lui sont étrangers. S’il ne se présentera pas, et cela est très peu probable vu l’influence de son clan qui veut le voir demeurer à Carthage, il est possible de le voir lancer un candidat et le soutenir. Un candidat qui serait probablement « Sahélien », à l’instar d’Abdelkarim Zbidi ou même d’Habib Essid.
Pour ce qui est de Marzouki, il est très probable de le voir briguer un second mandat. Tandis que tous les indices laissent croire que Chahed ne lorgne pas sur Carthage à cause des pouvoirs réduits du Président de la République. Et par conséquent, il viserait plutôt à demeurer à la Kasbah, vrai centre du pouvoir dans notre régime parlementaire. Objectif qu’il compte atteindre à travers la réussite de son nouveau mouvement dans les élections législatives.
Il est aussi très peu probable de voir le leader d’Ennadha, Rached Ghannouchi, se présenter à cette élection présidentielle. Malgré les dernières déclarations de la députée d’Ennahdha, Yamina Zoghlami, qui a indiqué que Ghannouchi est le candidat naturel de son mouvement, il y a peu de chances de le voir prendre ce risque. Rusé et ayant une très grande expérience politique, Ghannouchi sait plus que quiconque qu’il a peu de chance de réussir et que sa simple candidature serait suffisante pour regrouper ses ennemis politiques et ceux de son parti autour d’un de ses adversaires, issu du camp qui se présente comme moderniste.
En attendant d’autres surprises, dont certaines peuvent nous être parachutées de l’étranger, le sprint vers Carthage est lancé et nous ne pouvons que souhaiter la victoire du candidat qui serait le plus apte à servir notre pays et à le diriger d’une main ferme.
Cheker Berhima
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