Primo Export ou l'accompagnateur des nouvelles PME exportatrices
Le CEPEX lance un nouveau projet. Primo Export, pour accompagner la PME lors de la première opération d'export et leur offrir 80 % de leurs besoins financiers.
Hormis les problèmes majeurs rencontrés par les PME lors de leurs missions consistant à développer leurs activités au-delà du territoire national, ce sont les contraintes financières, techniques et stratégiques.
Le grand problème relève, donc, d'un manque flagrant d'informations relatives aux marchés extérieurs et d'éventuels risques que les PME peuvent y trouver. Pour cela, il sera essentiel de s'adresser aux parties ayant les mécanismes nécessaires d'accompagnement.
Pratiquement, il existe certaines structures qui s'occupent de cette tâche, comme le CEPEX, (le Centre de promotion des exportations) et la COTUNACE (Compagnie tunisienne pour l'assurance du commerce extérieur), mais ces institutions ne proposent pas des solutions spécialisées pour la première opération d'export.
Les solutions proposées sont destinées, généralement, à toutes les sociétés exportatrices. De ce point de vue, le ministère du Commerce et de l'Artisanat, ainsi que le Conseil d'Administration du CEPEX ont considéré que le lancement d'une action assurant et accompagnant les PME durant leur première opération d'exportation devient nécessaire dans la mesure où l'incitation à l'export constitue un besoin vital pour le pays.
Abdelwaheb Maâtar, a donné le coup d'envoi du nouveau projet baptisé « Primo Export ». Il s'agit d'un programme pilote retenu par le gouvernement pour la période allant du 2012 à 2014. Il vise à soutenir l'accès à l'exportation de PME potentiellement exportatrices, en offrant un accompagnement sur une période de 1 à 2 ans.
Le Centre de promotion des exportations est chargé de sa mise en place et sa gestion. Alors que le Fonds de promotion des exportations (FOPRODEX) est tenu d'y apporter le soutien financier à des conditions favorables.
Le projet s'adresse particulièrement aux PME tunisiennes ayant un potentiel de développement à l'exportation, mais qui, actuellement, n'exportent qu'une faible part de leur production ou n'exportent pas encore ou elles n'exportent que des opérations ponctuelles.
Ainsi, la PME participante à Primo Export bénéficie du soutien du FOPRODEX à hauteur de 80 %. Par ailleurs, le CEPEX assurera la promotion des entreprises participantes à travers ses répertoires et bases de données exportateurs.
Comme précité, le programme est retenu par le gouvernement pour la période allant de 2012 à 2014. Malheureusement, son démarrage n'a été donné que la semaine dernière, soit un retard de 16 mois environ. Cette donne ne fait que réduire le nombre des PME bénéficiant de ce nouveau mécanisme d'accompagnement.
Cela reflète, d'une façon ou d'une autre, les contraintes procédurales et autres que trouvent les exportateurs. Ce qui freine la machine exportatrice et ralentit le développement des activités de l'entreprise exportatrice à l'international.
Alors que les exportateurs ont besoin de tous les mécanismes "et les facilitations nécessaires pour aller de l'avant et conquérir et diversifier les marchés étrangers.
Cependant, le problème, c'est que l'Office national de l'artisanat n'accompagne l'artisan que trois fois seulement à l'étranger.
Deux questions à Asma Saâdoun, Coordinatrice du projet Primo Export
Quels sont les critères d'éligibilité pour retenir une PME ?
Le principal critère, c'est le nombre d'employés qui doit nécessairement être supérieur à neuf et ne dépasse pas 200. Le deuxième critère concerne le chiffre d'affaires destiné à l'export. En effet, il ne doit pas dépasser 10 % du chiffre d'affaires global. Par ailleurs, la situation financière doit être saine, ce qui veut dire que la PME n'est pas endettée. Globalement, l'évaluation des candidatures se basera notamment sur l'emploi, le développement régional avec un avantage pour les régions intérieures, la valeur ajoutée avec un avantage pour les PME les plus intégrées, le niveau d'export durant les trois dernières années, la maturité du produit destiné à l'export et le niveau de préparation de l'entreprise pour s'internationaliser.
Comment comptez-vous faire l'évaluation et selon quels critères ?
La première chose qui sera prise en considération, c'est le développement du chiffre d'affaires de l'entreprise bénéficiant de l'accompagnement de Primo Export. Autrement dit, le chiffre d'affaires destiné à l'export doit augmenter. Sinon, on met le point sur les facteurs qui ont participé à l'échec de cette opération pour pouvoir aider la PME concernée à surmonter les différentes contraintes.
En tout cas, afin de garantir plus d'assurances pour les opérations d'exports, on cherche à travailler avec les entreprises qui fabriquent des produits ayant un grand potentiel de succès à l'étranger.