Pyramids FC: De l’anonymat à la finale de la Ligue des Champions africaine

Vendredi soir, sur la pelouse du 30 Juin Stadium du Caire, le club égyptien de Pyramids FC a écrit la plus grande page de son histoire en battant les Orlando Pirates 3-2 dans une demi-finale retour électrique.
Sept ans après sa métamorphose, le club du Caire s’invite pour la première fois en finale de la Ligue des Champions africaine. Une ascension fulgurante pour une institution née en 2008 sous le nom d’Alassiouty Sport, et totalement réinventée en 2018 sous l’impulsion des pétrodollars du Golfe.
D’Alassiouty à Pyramids : une mutation radicale
Fondé en 2008, Alassiouty Sport gravit patiemment les échelons jusqu’à accéder pour la première fois à l’élite égyptienne en 2014. L’expérience est brève et douloureuse : deux victoires seulement en 38 matchs, et une relégation express. Il faut attendre 2017 pour revoir le club en Premier League, avec une neuvième place et une demi-finale de coupe nationale à la clé. Puis, le 28 juin 2018, tout change.
Le rachat par Turki Al Sheikh, alors président de l'Autorité générale du divertissement d'Arabie Saoudite, marque le début d’une ère nouvelle. Rebaptisé Pyramids FC, le club devient en un mois le plus gros investisseur du continent africain : 32 millions d’euros injectés, un staff international, des stars venues du Brésil et d’ailleurs… L’objectif est clair : rivaliser avec les géants Al Ahly et Zamalek.
Un club sans public, mais riche en ambitions
Depuis sa transformation, Pyramids FC enchaîne les podiums en championnat, une finale de Coupe de la Confédération en 2020, plusieurs places d’honneur en Coupe d’Égypte avant de la remporter enfin en 2024. Mais ce soir, c’est bien la Ligue des Champions de la CAF qui s’ouvre à lui.
Pourtant, l’aventure de Pyramids FC soulève aussi des débats. Le club évolue dans un stade souvent vide, loin de la ferveur populaire de ses rivaux historiques. Comme Monaco en Europe, Pyramids est un club de luxe, riche mais orphelin d’un véritable soutien populaire. Un modèle "top-down", façonné par l’argent plus que par la passion populaire.
Vers une consécration continentale ?
Reste une vérité : sur le terrain, Pyramids FC a répondu présent. En éliminant les Orlando Pirates, l’équipe égyptienne prouve qu’elle peut rivaliser avec les meilleures d’Afrique. La finale s’annonce comme un test grandeur nature : un club jeune, ambitieux, façonné par l’investissement et la rigueur, peut-il réellement s’imposer au sommet du football africain, sans racines populaires profondes ?
Le rendez-vous est pris. Sept ans après sa renaissance, Pyramids FC rêve de devenir roi d’Afrique. Le football business s’apprête-t-il à rafler le Graal ? Réponse dans quelques semaines.
Slim Gahbiche
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