Quatre programmes américains pour soutenir la Tunisie
Le président des Etats Unis, Barack Obama a décidé quatre nouveaux programmes visant à soutenir le processus de réforme et de
développement en Tunisie, dans les domaines politiques, économiques et sociaux, annonce la Maison Blanche dans un communiqué rendu public, à l'issue de la rencontre, vendredi à Washington, entre le président américain et le premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi.
Le premier programme concerne le retour, en 2012, du "Corps de la paix" américain en Tunisie où ses bénévoles rempliront des missions axées sur l'enseignement de l'anglais et sur le développement des compétences des jeunes. Ces programmes, précise le communiqué, aideront à préparer des étudiants et des professionnels tunisiens à leur emploi futur, à étoffer les capacités locales et à développer l'esprit citoyen.
Le deuxième programme concerne la sélection de la Tunisie comme admissible au Programme de seuil de la "Société du compte du millénaire" (MCC). Cette association, indique la même source, est une reconnaissance de l'engagement et des progrès de la Tunisie en matière de démocratie et de liberté économique, relevant que la participation de la Tunisie au programme de la MCC permettra d'aider ses pouvoirs publics à élaborer des réformes susceptibles de conduire à une croissance accélérée et de créer des emplois et visant, par exemple, à éliminer les obstacles à la croissance économique, à stimuler les investissements du secteur privé et à améliorer la gouvernance économique.
En ce qui concerne le troisième programme, le gouvernement des Etats Unis se propose d'assurer des garanties de prêt, sous réserve de l'autorisation du Congrès, moyennant un coût budgétaire de 30 millions de dollars pour combler une part significative du manque budgétaire. Cette mesure, indique le communiqué de la Maison Blanche, permettra à la Tunisie d'emprunter sur les marchés internationaux des capitaux et d'alléger le coût du financement de sa politique de réforme.
Le quatrième programme, tributaire, aussi, de l'autorisation du Congrès, permettra aux Etats-Unis d'établir "un Fonds d'entreprise" pour la Tunisie destiné à assurer des fonds de démarrage à l'appui du secteur privé. Pour un coût budgétaire initial de 20 millions de dollars, précise-t-on, le fonds encouragera d'autres investisseurs et aidera les Tunisiens à créer les petites et moyennes entreprises qui deviendront les locomotives du progrès à long terme.
Outre ces initiatives, souligne le communiqué de la Maison Blanche, le gouvernement Obama s'emploie à finaliser plusieurs autres nouveaux programmes qui seront mis en œuvre en 2012.
A cet effet, les USA et la Tunisie ont convenu, au cours de ce mois d'octobre, de relancer les négociations au titre de leur Cadre bilatéral de commerce et d'investissement (TIFA). Les deux parties ont constitué des groupes de travail américano-tunisiens sur le commerce et les investissements bilatéraux et sur l'intégration économique régionale. Ils rendront compte des résultats de leurs travaux, au cours d'une réunion du Conseil du TIFA qui se tiendra dans les prochains mois.
Par ailleurs, la Société de promotion des investissements privés (OPIC) a annoncé un engagement de deux milliards de dollars en faveur des investissements du secteur privé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont la Tunisie, en particulier dans le secteur des énergies renouvelables, notamment l'éolien et le solaire.
Ces programmes vont s'ajouter à l'engagement de plus de 55 millions de dollars des Etats-Unis au titre de "l'aide non sécuritaire" à la transition tunisienne depuis janvier 2011. Dans ce cadre et à l'appui des aspirations populaires tunisiennes à la démocratie, à la prospérité et à la stabilité politique à long terme, fait observer le communiqué de la Maison Blanche, les Etats-Unis consacrent environ 43,3 millions de dollars à des programmes destinés à renforcer l'Etat de droit, à accroître la participation et l'intégration politiques, à étoffer les capacités de la société civile et à promouvoir la liberté d'expression. Ils appuieront, en outre, ajoute-t-il, un processus consultatif dirigé par les Tunisiens et se rapportant à la mise en place de mécanismes judiciaires de transition visant à redresser les violations des droits de l'homme commises durant le régime précédent.
Les aides non sécuritaire porteront, selon la même source, sur la promotion du secteur privé, à travers l'octroi à la Tunisie d'une aide de 3,8 millions de dollars pour la formation professionnelle en matière de compétences du marché, à d'entrepreneuriat, à l'embauche, et à l'accès à des ressources de démarrage d'entreprise en Tunisie.
Le communiqué de la maison Blanche rappelle, par ailleurs, que les Etats-unis ont réagi, rapidement, pour aider les personnes qui cherchaient à se réfugier en Tunisie du fait de la crise en Libye, par une contribution de plus de 3 millions de dollars au Croissant Rouge tunisien, au Programme alimentaire mondial (PAP) et à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En outre, une part significative de l'allocation régionale américaine de 46,5 millions de dollars accordée au HCR et à l'OIM a été affectée en Tunisie pour la satisfaction de besoins humanitaires de base et le rapatriement des ressortissants de pays tiers en difficulté.
Il relève, d'autre part, qu'une contribution américaine de plus de 5 millions de dollars, a permis d'étoffer le programme d'échange "Fulbright" en Tunisie, d'affecter des spécialistes de la langue anglaise, de mettre sur pied une formation médiatique pour plus de 50 journalistes tunisiens et de former des partenariats avec diverses universités tunisiennes.