Que se passe t-il à Ennahdha ? Une pétition pour questionner Abdelkrim Harouni…

Que se passe t-il à Ennahdha ? Une pétition pour questionner Abdelkrim Harouni…

 

Les propos de Rached Ghannouchi tenus dans son interview controversée, accordée à la chaîne Nessma Tv le 1er août 2017, continuent de susciter une grande polémique qui s’est étendue au sein des rouages du parti Ennahdha lui-même.

Depuis hier, l’affaire a pris une autre tournure suite à la déclaration du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, à l’issue de la réunion dudit conseil, dans laquelle il a affirmé que «les propos du président d’Ennahdha Rached Ghannouchi concernant le chef du gouvernement Youssef Chahed sont officiels et représentent le parti».

Or, dans la même journée, deux déclarations sont venues alimenter la polémique et contredire l’affirmation de Harouni. Elles ont émané de la part de Mohamed Ben Salem, député et ancien ministre de l’Agriculture, et de Hatem Boulabiar, membre du conseil de la choura.

Ces deux membres du Conseil de la Choura ont précisé que la réunion d’hier qui a vu l’absence d’une trentaine de membres de ce Conseil, qui étaient pris dans une autre réunion du congrès régional la section de Tunis, n’a pas traité de la question des déclarations controversées de Ghannouchi.

En effet, un seul point était à l’ordre du jour lors de la réunion d’hier, à savoir celui de la réforme du parti. Et le débat s’est axé sur ce sujet.

Le seul intervenant qui est sorti du sujet du jour pour critiquer la nouvelle position du leader d’Ennahdha par rapport à Chahed a été Abdelatif Mekki, qui s’est déclaré surpris par ce changement d’attitude par rapport au chef du gouvernement.

Il est à préciser, dans ce sens, que certains les Nahdhaouis n’ont pas compris les causes de ce revirement inattendu de Ghannouchi. Surtout que le leader d’Ennahdha a lui-même déclaré, devant les membres de la Choura le 23 juillet dernier lors la réunion tenue pour préparer la 14éme édition de ce Conseil qui s’est déroulée hier, que sa relation avec Youssef était bonne et que le parti va continuer à soutenir son gouvernement.  

Ces voix critiques disent que Ghannouchi n’avait pas à se hasarder à se mêler d'Ennahdha de la sorte, dans le différend qui oppose le Nida de Hafedh Caïd Essebsi à Youssef Chahed.  

Les désaccords ont atteint un tel degré que nous venons d’apprendre qu’une pétition, ayant déjà réussi à collecter une trentaine de signatures, réclame désormais une séance d’écoute et de questionnements du président du Conseil de la choura, Abdelkarim Harouni, parce qu’il s’est hasardé à exprimer une position qui n’a pas été débattue et soutenue par les membres

A noter qu’il s’agit là des premiers signes du genre évoqués en public et dénotant de l’existence de divergences graves au sein de l’instance suprême qu’est le Conseil de la Choura et mettant en cause l’autorité de son président, ainsi que celle du président du mouvement en personne, Rached Ghannouchi.

N.H.

 

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