Remaniement : le commerce aiguise les appétits et l’intérieur suscite les convoitises
Le remaniement ministériel devait être annoncé ce samedi, selon une source fiable. Mais des difficultés ayant surgi et ont contraint le chef du gouvernement à reporter cette annonce vraisemblablement après l’Aid. Le remaniement devrait, au départ, toucher six ministères dont les trois ministères déclarés restés vacants après le limogeage de ministres de l’éducation et des finances et la démission de celui du développement régional et de l’investissement. Des noms ont même circulé comme possibles rentrants dans l’équipe gouvernementale comme ceux de Hatem Ben Salem à l’éducation, Ridha Chalghoum ou Habiba Louati aux finances, Azia Htira au commerce…mais c’était compter sans la pression mise par certains partis pour obtenir de nouveaux maroquins ou placer leurs hommes aux postes qu’ils revendiquent et qui pensent qu’ils leur reviennent de droit ! Un bras de fer est engagé avec le chef du gouvernement pour engranger le maximum de postes.
Selon certaines sources, les ministères qui suscitent le plus de convoitises sont essentiellement ceux du commerce et de l’intérieur et à un degré moindre le développement régional et l’investissement et le transport. Alors que Youssef Chahed propose la directrice générale du CEPEX, Azia Htira pour le poste du commerce qui serait séparé de l’industrie, le directeur exécutif de Nidaa Tounes Hafedh Caid Essebsi, qui a soumis une liste de cinq noms, tient à y placer Mohsen Hassen. Ce dernier qui avait rejoint Nidaa aprèss a démission de l’UPL pour coiffer le département économique, a déjà été à la tête de ce ministère. De son côté, Ennahdha qui, à son tour a soumis au chef du gouvernement une liste de ministrables, a un autre avis et tient à garder « son ministère », quitte à nommer à sa tête un autre dirigeant du mouvement, à la place de Zied Ladhari qui devrait soit conserver l’industrie avec en plus l’énergie et les mines ou permuter avec son collègue Imed Hammami, plus apprécié par Chahed et par les siens. Or, l’UTICA qui sets montrée critique à l’égard de la gestion du secteur, a son mot à dire sur le futur titulaire du poste.
Quant à l’intérieur dont le titulaire Hédi Majdoub est démissionnaire mais que certains partis appellent à sa reconduction alors que d’autres, notamment Nidaa Tounes et Ennhadha veulent y mettre leur candidat. Des noms ont même été proposés comme l’ancien titulaire Najem Gharsalli, réputé proche d’Ennahdha, qui vient d’être entendu pendant trois heures par le juge d’instruction près du tribunal militaire dans l’affaire de Chafik Jarraya, ou encore l’actuel secrétaire d’état à l’émigration Radhouane Ayara réputé proche de Hafedh Caid Essebsi et de Abderraouf Khamassi. Mais Chahed ne les entend pas de la même oreille et préfère nommer une personnalité indépendante à sa tête. Le développement régional, l’investissement et la coopération, un autre gros ministère aiguise également l’appétit des uns et des autres. Le directeur exécutif de Nidaa aurait selon certaines sources proposé le député Fadhel Ben Omrane à ce poste important, alors que le président d’Afek tounes, Yassine Brahim s’y verrait de nouveau.
Pour le transport, un ministère à la fois lourd et complexe, suscite les convoitises. Son titulaire Anis Ghedira, un des membres fondateurs de Nidaa Tounes est de plus en plus contesté pour son incapacité à faire face à des montagnes pour réformer un secteur névralgique est soutenu par son parti. Et même si son sort est scellé, Nidaa Tounes propose de le nommer à l’équipement à la place de Mohamed Salah Arfaoui qui, pourtant n’a pas démérité, mais parce qu’il est indépendant, il pourrait être éjecté sans trop de fracas ! L’actuel secrétaire d’état Hichem Ben Ahmed membre d’Afek Tounes et ancien membre du bureau exécutif de Nidaa a un œil sur ce département stratégique.
D’autres ministres qu’on disait épargnés pourraient voir leur bail se terminer après l’Aid.
B.O
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