Ridha Charfeddine: "Durant le prochain mandat, je vais appliquer mon propre programme"

Ridha Charfeddine: "Durant le prochain mandat, je vais appliquer mon propre programme"

 

Bien qu’il ait déclaré qu’il ne se présentera plus pour les élections du nouveau président de l’Etoile Sportive du Sahel, Ridha Charfeddine va finalement succéder à lui-même, puisque sa liste est la seule à avoir présenté sa candidature pour diriger ce club.

Pour y voir plus clair à ce sujet et connaître son plan d’action, Espace Manager a interviewé pour vous le président étoilé

Espace Manager: Vous aviez déclaré à maintes reprises que vous allez céder le témoin lors de l’AG à un nouveau président. Néanmoins,  vous avez fini par présenter votre candidature à une minute du dernier délai des dépôts des candidatures fixé par le comité indépendant des élections qui était le mardi 23 octobre à 18h, et vous avez attendu 17h59 pour le faire ?

Ridha Charfeddine: Effectivement,  j’ai déclaré à maintes reprises que j’étais fatigué par la lourde responsabilité de diriger un club de la trempe de l’ESS, que j’ai eu à assumer depuis 2012. Et j’étais décidé à céder le témoin à un nouveau président capable d’assumer cette tâche et d’apporter un sang nouveau. Mais malheureusement, il n’y a pas eu de candidatures. Et comme je ne pouvais pas laisser le club face au vide qui peut menacer son avenir, je me suis résolu à présenter ma candidature avec une nouvelle équipe dirigeante.

J’ai pris cette décision par sens du devoir et de responsabilité envers l’Etoile car il était impossible qu’on laisse le club dans le flou, puisque sans vis-à-vis, les joueurs, entraineurs et supporters ne savent plus à quel saint se vouer.

Quels seront les grands axes de votre programme de travail durant ce nouveau mandat?

Durant le prochain mandat, je tâcherai à appliquer  mon programme qui visera à assurer la pérennité de l’ESS. On est en train de finaliser l’élaboration d’une stratégie solide, cohérente et surtout pérenne à tous les points de vue afin de rompre avec ces approches ponctuelles aléatoires, fragiles et peu professionnelles.

Notre premier objectif est d’assurer un équilibre financier au club en rendant ses recettes égales à ses dépenses et en épongeant progressivement sa dette.

Dans ce cadre, il faut impérativement créer des ressources fixes, diversifier nos sources de revenus et rationaliser les dépenses car il n’est plus possible qu’un club professionnel comme l’ESS vive sur un mode de gestion précaire basé sur l’apport quasi exclusif de son président.

L’ESS doit avoir ses ressources propres pour ne plus dépendre de personne.

Le deuxième axe de notre programme consistera en la restructuration du club en modernisant sa gestion et en le dotant d’une administration efficace.

Le troisième axe sera de travailler sur le positionnement et le statut de l’ESS en tant qu’institution  et de lui redonner son lustre et son vrai poids sur le plan national et international.  

Le quatrième axe est de redonner au club, toutes sections confondues, sa vocation de club formateur qui compte avant tout sur ses enfants et qui n’a recours aux recrutements qu’en cas de nécessité. Et ce,  pour mettre un terme au gaspillage d’argent dans des recrutements ratés dans de nombreux cas.

Vous n’avez pas parlé des consécrations et des résultats qui sont les seuls à intéresser les supporters ?

En tant que premier supporter, j’espère que l’ESS jouera toujours pour les titres dans toutes ses sections, notamment celle de l’équipe-fanion de football qui est appelée à renouer avec les consécrations. Mais nous devons assurer les moyens pour réaliser nos objectifs et nous devons accepter les cycles, car aucun club au monde ne peut jouer chaque année pour les titres. Et il faut parfois des périodes de préparation pour réaliser les objectifs. Regardez par exemple la phase par laquelle passe actuellement le meilleur club au monde, à savoir le Réal de Madrid. 

Vous savez certainement que malgré votre apport financier, vous êtes victime de contestations parfois démesurées provenant d’une frange importante du public de l’ESS et de critiques virulentes émanant même de vos anciens collaborateurs  ?

Les supporters ont le droit d’espérer voir le club dans les meilleures conditions et rafler tous les titres. Et tout responsable doit savoir accepter les contestations et les critiques si les objectifs ne sont pas réalisés.    

Pouvez-vous apporter des précisions sur la nature de votre relation avec les ex-dirigeants qui ont travaillé avec vous durant les années précédentes ?

Je préfère ne pas polémiquer et m’étaler sur le passé. On a travaillé ensemble, on a commis des erreurs, vécu des échecs et connu des réussites. On a fait le bilan et maintenant chacun de nous est passé  à  une autre étape et personnellement je préfère me concentrer sur l’amélioration de l’avenir du club durant ce nouveau mandat qui ne sera guère de tout repos, puisque les exigences et les attentes du large public du club sont grandes, alors que les moyens existants ne sont pas proportionnels.

Je compte,  dans ce cadre,  sur l’appui de la nouvelle équipe dirigeante que j’ai choisie et sur l’assistance du public qui doit être plus efficace dans le soutien de son équipe, notamment à travers la création de la structure des Socios.

Que répondez-vous à ceux qui disent que vous vous êtes servi de l’ESS pour entrer en politique et améliorer votre notoriété ?

C’est ce qu’essayent de véhiculer certains malintentionnés. Quand j’ai accepté de présider l’ESS, j’ai répondu à l’appel du devoir et je me suis engagé par amour dans ce club en étant convaincu que je dois le servir et servir ma région.

Et j’aurai pu faire de la politique sans être président de l’ESS à qui j’ai trop donné.

On parle de 40 millions de dinars de contribution personnelle depuis votre avènement à la tête de ce club ?  

Je ne veux pas trop m’étaler sur les chiffres. J’ai certes trop sacrifié et l’ESS m’a pris beaucoup de temps, mais je n’ai fait que mon devoir, mais l’ESS ne doit plus dépendre de la seule personne de Ridha Charffedine

Si vous nous présentiez la nouvelle équipe dirigeante qui vous épaulera ? Ne pensez-vous pas que la charge d’un club comme l’ESS est très lourde pour cinq personnes seulement ? 

Le nouveau bureau directeur sera composé d’Habib Sayeh comme vice-président et d’Ahmed Gafsi, de Fayçal Khélifa et de Mehdi Laâjimi comme membres. Ce sont tous des Etoilés de pure souche qui se sont engagés à servir suivant des programmes et des objectifs bien précis,  chacun dans le cadre de son rôle.

Pour ce qui est du nombre, c’est le statut du club qui prévoit que le BD soit composé de cinq dirigeants. Néanmoins,  il prévoit aussi la possibilité d’être aidés par d’autres responsables désignés par la suite.

Interview réalisée par H.B.M.

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