Ridha Charfeddine: "Nidaa Tounes doit être sauvé de la dérive qui le menace"

Ridha Charfeddine: "Nidaa Tounes doit être sauvé de la dérive qui le menace"

 

Le mensuel Leaders a consacré, dans son numéro 89 du mois d'octobre 2018 une longue interview de Ridha Charfeddine.A la fois député Nidaa Tounes à l'Assemblée, président de l'emblématique Etoile Sportive du Sahel, capitaine d'industrie pharmaceurtique et cofondateur de la chaîne Attessia, Ridha Charfeddine est, à 65 ans, un homme à hautes responsabilités. 

Dans l'interview qu'il accordée à notre confrère, l'homme évoque avec une rare sincérité doublée d'un verbe mesuré ses quatre combats, à savoir Unimed, Nidaa Tounes, l'Etoile et Attessia. Ridha Charfeddine n’a, selon Lea    ders, "éludé aucune question". 

Pour Charfeddine, Nidaa Tounès doit être sauvé de la dérive qui le menace à la faveur d’un congrès électif démocratique qui rassemble ses rangs, renouvelle sa direction, lui confère la légitimité nécessaire et le renfloue.

A la question de savoir pourquoi il a accepté la délicate mission de préparer le congrès électif tant attendu de Nidaa, il répond: "La réponse est à la fois simple et compliquée. Simple : pourrais-je me dérober à mon devoir et me contenter de voir partir à la dérive un parti qui a renversé la situation de 2014 et incarné l’espoir de millions de Tunisiens et de Tunisiennes. Compliquée : dans quelles conditions et comment réussir ? Il n’y a pas de par le monde un groupe parlementaire ou un parti qui ne connaisse pas en son sein divergences et controverses. La question est claire : je reste ou je démissionne". 

Et de poursuivre: "En fait, une fois engagé dans ce processus, je considère que je ne dépends plus de moi-même, mais de mes électeurs. Dans ma circonscription (Sousse), ce sont 102.000 électeurs (sur 175.000) qui m’ont accordé leur confiance. A mon parti d’abord et moi-même ensuite. Je me dois d’en être digne et responsable, de les représenter sous les couleurs de Nidaa avec mes pairs en tant qu’élus de la nation tout entière. Elu de Nidaa, je ne saurais quitter mon parti et me livrer au nomadisme... Lorsqu’on m’a désigné pour préparer le congrès, j’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter. Les charges professionnelles et dans la société civile ne manquent pas, je me suis toujours senti responsable et dans ce qui peut aider les autres. Le maître-mot qui m’a fait décider cette fois, c’est lorsqu’on m’a dit : « à travers le choix de votre personne, c’est de dire : c’est sérieux !».

En cette crise du médicament en Tunisie, Charfeddine n'a pas échappé aux questions pointues de Leaders. Surtout quand on sait que Unimed occupe 80% du marché national de l’antibiotique injectable et une bonne part sur les autres gammes. A propos des investissements d'Unimed, la rechecrhe-développement et l'export, Charfeddine lance: "Après avoir injecté pas moins de 60 MD d’investissements durant les cinq dernières années, financés quasiment à moitié sur des fonds propres, nous lançons cette année un programme encore plus ambitieux de près de 80 MD en vue de l’extension de nos unités et lignes de production". 

Et d'ajouter: "Unimed s’est comporté en acteur responsable et citoyen. Occupant 80% du marché national de l’antibiotique injectable et une bonne part sur les autres gammes, nous avons toujours anticipé la demande, pris sur notre charge et risque notre approvisionnement en matières premières et constitué des stocks de réserve, sans avoir pour autant la moindre garantie sur la date et l’issue des appels d’offres, encore moins constituer pour les hôpitaux publics un partenaire stratégique, ou bénéficier d’un traitement préférentiel étant tout simplement inscrit dans une relation client-fournisseur. Malgré toutes ces contraintes, mais aussi la dépréciation du dinar, la hausse des prix pour l’approvisionnement, nous avons pu, grâce à la maîtrise des coûts, l’accroissement de la productivité et des exportations et la performance globale de l’entreprise, réaliser un résultat net en croissance de 8%. L’exercice 2018 sera encore meilleur. Les indicateurs à la fin du premier semestre le confirment déjà".

Interrogé sur son équipe emblématique, le président Charfeddine répond: "L’Etoile est une grande machine qui assume, en plus des nécessaires performances à accomplir, une vocation de véritable institution dans la région, à faire tourner et réussir".

Sur la chaîne de télévision qu'il a cofondée, l'homme ne tarit pas d'éloge: "Attessia devrait incarner une mission d’intérêt public et du public, à même d’inspirer les Tunisiens et de promouvoir les nobles valeurs partagées".
 

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