Riyad : les réunions arabe et internationale sur la Syrie mettent en évidence le poids de l’Arabie Saoudite sur ce dossier

 Riyad : les réunions arabe et internationale sur la Syrie mettent en évidence le poids de l’Arabie Saoudite sur ce dossier

Un mois après la chute de l'ancien président Bachar al-Assad, l'Arabie saoudite, première économie du Moyen-Orient, cherche à accroître son influence en Syrie, à présent dirigée par un gouvernement de transition dominé par des islamistes radicaux.
Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane a appelé à lever les sanctions unilatérales et internationales imposées à la Syrie pour permettre son développement et sa reconstruction
Deux réunions se sont tenues à Ryad, la première entre pays arabes, la seconde incluant des représentants occidentaux, des Nations unies, de l'Union européenne et de la Turquie.
Le nouveau pouvoir syrien, qui réclame une levée des sanctions frappant le pays, était représenté par son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani.

Les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis et l'Union européenne, avaient imposé des sanctions au gouvernement de Bachar al-Assad après la répression des manifestations prodémocratie de 2011, qui a déclenché la guerre civile ayant fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de Syriens.
De nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de juger sur leurs actes les nouvelles autorités dominées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'assouplir les sanctions.
Les sanctions contre les proches de Bachar al-Assad, responsables de crimes graves pendant la guerre civile, doivent rester en place, a affirmé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock à Ryad.
Mais la population syrienne a besoin de bénéficier rapidement des retombées positives de la transition, a-t-elle dit, ajoutant que son pays fournirait 50 millions d'euros supplémentaires pour l'alimentation, les abris d'urgence et les soins médicaux".
Une déclaration de la Présidence des deux réunions de Ryad, publiée dimanche soir par les médias d'État saoudiens, ne contient pas d'appel de tous les participants à l'allègement des sanctions, mais indique que des mesures ont été discutées pour soutenir le peuple syrien frère et lui apporter toute l'aide et tout le soutien nécessaires.
Les participants ont également exprimé leur inquiétude quant à l'entrée des troupes israéliennes dans la zone tampon séparant la Syrie d'Israël sur le plateau du Golan, selon le texte.
L'Arabie saoudite, qui avait rompu ses liens avec le gouvernement d'Assad en 2012, a rétabli en 2023 ses relations avec la Syrie et œuvré pour son retour au sein de la Ligue arabe.
Ce sommet envoie le message que l'Arabie saoudite veut s'imposer à la tête des efforts régionaux visant à soutenir la reconstruction de la Syrie, souligne la chercheuse Anna Jacobs, du Arab Gulf States Institute de Washington.
Dimanche, le chef de la diplomatie saoudienne a souligné l'importance de continuer à fournir un soutien humanitaire et économique, ainsi que de renforcer les capacités de l'Etat syrien, d'assurer la stabilité et de faciliter la reconstruction.
Cela inclut la création d'un environnement favorable au retour des réfugiés, a-t-il ajouté.
Ryad a adopté une position plus prudente vis-à-vis des nouvelles autorités syriennes que d'autres pays comme la Turquie et le Qatar, qui ont été les premiers à rouvrir leurs ambassades à Damas, souligne Umer Karim, chercheur sur la Syrie à l'université de Birmingham.
Néanmoins, Ryad observe de manière positive les nouveaux dirigeants syriens et cherche à savoir s'ils peuvent apporter de la stabilité et contrôler les éléments les plus extrêmes dans leurs rangs, a-t-il ajouté.

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