Royal Dutch Shell qui produit 60% du gaz tunisien quitte officiellement notre pays

  Royal Dutch Shell qui produit 60% du gaz tunisien quitte officiellement notre pays

 

C’était dans l’air depuis quelques temps. Royal Dutch Shell a officiellement informé ce mardi 4 mai 2021 le gouvernement tunisien de son intention d’arrêter ses activités dans notre pays.

Après l’ENI, EnQuest, Petrofac, Shell Exploration et Gulfsands Petroleum, Royal Dutch Shell sera donc la nouvelle compagnie énergétique internationale à fuir la Tunisie pour des raisons diverses dont essentiellement l’instabilité politique, les grèves, les blocages anarchiques de la production, la rigidité du pouvoir législatif, ainsi que l’absence de rentabilité des petits gisements comme ceux qui existent dans notre pays, ainsi que la nouvelle orientation de ces sociétés vers les énergies renouvelables.

Il est à préciser dans ce cadre que Royal Dutch Shell dispose de deux concessions gazières en Tunisie. Le champ Miskar, qu’elle détient à 100%, dont la concession arrive à terme en juin 2022 et le champ Hasdrubal qu’elle détient à hauteur de 50% conjointement avec l’ETAP et dont la concession devait se poursuivre jusqu’en 2036.

Le plus grave dans cette intention de départ de Shell confirmée ce mardi, c’est que la compagnie anglo-néerlandaise a exprimé aux autorités tunisiennes, sa décision de renoncer totalement à ses deux champs, sans même chercher un acquéreur pour vendre ses parts !

Cette décision de renonciation à ses actifs en Tunisie, confirme que la compagnie a ras-le-bol du climat des investissements en Tunisie et ne cherche qu’à quitter au plus vite notre pays.

Ce départ va certainement avoir des répercussions catastrophiques sur l’économie tunisienne puisque ces deux champs, Miskar et Hasdrubal, assurent à eux seuls quelque 60% de la production nationale de gaz. Le reste de la production est assuré par le champ Nawara (concession conjointe à 50-50 entre OMV et l’ETAP) et le champ Chergui (concession détenue à 55% par l’ETAP et à 45% par ENI).

Il est inutile de rappeler que la production nationale de gaz ne couvre que quelque 40% de nos besoins et que la Tunisie est obligée d’importer le reste de l’Algérie de ses besoins pour assurer la consommation nationale.

Le comble, c’est que nos politiques qui continuent à se déchirer pour leurs intérêts personnels, n’accordent pas d’importance à ce phénomène grave de la fuite des compagnies énergétiques du pays, malgré ses répercussions catastrophiques.

C’est pour cela qu’une prise de conscience des responsables de ce pays ; dont le particulièrement le président de la république, le chef du gouvernement, ainsi que le Secrétaire général de l’UGTT ; est plus que jamais nécessaire, pour essayer de sauver ce qui reste d’un pays en faillite.

BM

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