Stellantis à la conquête de l’Afrique et du Moyen-Orient, mais sans la Tunisie
Le géant automobile est confronté à de nombreux problèmes en Tunisie. Les véhicules Citroën et DS ont disparu de la circulation. Pourtant, le groupe semble se désintéresser du pays.
Des Citroën introuvables, des show-rooms prenant la poussière, une bataille de logos en préparation et des dirigeants poursuivis. Pas sûr que les potentiels investisseurs de Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler, Opel) avaient ces images en tête quand Samir Cherfan, le directeur des opérations de l’entreprise pour la région Afrique et Moyen-Orient (AMO), s’est avancé vers eux ce 13 juin pour le premier « Investor Day » du groupe automobile, créé en 2021 après la fusion des groupes PSA et Fiat Chrysler Automobiles.
Le dirigeant libanais a vendu une région « où Stellantis est numéro deux [avec 14,8 % de part de marché en 2023], avec l’ambition de devenir numéro un », grâce notamment au pourtour méditerranéen (Maghreb et Proche Orient), où le géant automobile est déjà leader avec 29 % de part de marché.
Des usines partout, sauf en Tunisie
Le maître-mot de ce Polytechnicien : « localisation approfondie ». Extension de l’usine Fiat à Oran, doublement de la capacité de production de l’usine marocaine de Kénitra, production d’un nouvel utilitaire compact en Turquie en 2025… D’ici à 2027, les pays de l’arc méditerranéen produiront 80 % du million de véhicules produits dans la région Afrique et Moyen-Orient. Côté ventes, même optimisme : Stellantis table sur un million de véhicules vendus en AMO en 2030, contre 600 000 actuellement.
Une fête à laquelle, la Tunisie n’est pas conviée. Samir Cherfan n’a pas mentionné une seule fois le pays. Et pas seulement parce que le pays n’a qu’une seule usine d’assemblage (pick-up Peugeot Landtrek), et que les ventes n’ont pas dépassé les 9402 voitures légères (particulières et utilitaires) en 2023.
Depuis 2021, quatre véhicules particuliers Citroën ont été vendus en Tunisie. Le 30 décembre 2020, le groupe PSA en passe de se fondre dans Stellantis, met fin au partenariat de distribution des marques Citroën et DS qu’il avait avec UADH (Universal Auto Distributors Holding) détenu par la famille Loukil. Les frères Bassem et Walid Loukil, dont la holding familiale dépend à 40 % de l’activité d’UADH, refusent ce « diktat » et se portent auprès des tribunaux bloquant l’importation de la marque aux chevrons par un autre distributeur. « Citroën is back », oui mais « Citroën is back* », veut enfin espérer Aïcha Zguem, responsable marketing digital chez Stafim Peugeot.
La société tunisienne qui commercialise les véhicules de la marque Peugeot et les utilitaires Citroën a récupéré le droit de vendre les voitures particulières de Citroën et DS. Stafim et ses partenaires devraient vendre leurs premières Citroën à la fin du mois. « Il faudra plutôt tabler sur la fin de l’année pour les DS », précise Aïcha Zguem.
Source: Jeune Afrique
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