Syrie : Alep est tombée aux mains des djihadistes suite à une offensive-éclair des rebelles

La ville d’Alep, dans le Nord de la Syrie, est finalement tombée ce samedi 30 novembre 2024 avec la prise de l’aéroport. Cette chute est le fruit de l’offensive éclair lancée dans les provinces voisines d’Idleb et d’Alep, mercredi 27 novembre 2024, par les rebelles djihadistes sunnites Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche d’Al-Qaida en Syrie, et des formations locales alliées, dont certaines proches de la Turquie.

Il avait fallu trois longues années, entre 2013 et 2016, aux troupes du régime de Bachar al Assad avec l’appui des bombardements russes, pour reprendre la ville d’Alep aux insurgés du Printemps arabe. Les groupes militaires rebelles auront mis à peine deux jours pour récupérer la quasi-totalité d’Alep.

Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a pris tout le monde par surprise, estime Dareen Khalifa, experte de l’International Crisis Group. Dans la banlieue sud-est de la ville, l’aéroport, fermé dans la nuit de vendredi à samedi par les autorités, est lui aussi tombé ce samedi après que les forces du régime se sont retirées , d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’ONG a ajouté que les rebelles avaient également progressé dans les provinces d’Idleb et de Hama, prenant le contrôle de dizaines de localités stratégiques sans aucune résistance. Avec la prise de localité de Maarat al Noumane, les rebelles contrôlent même la totalité de la province d’Idlib.

Le président syrien Bachar al-Assad a assuré samedi que son pays était capable de « vaincre les terroristes » et de « les éliminer, quelle que soit l’intensité de leurs attaques ». « La Syrie continue de défendre sa stabilité et son intégrité territoriale face à tous les terroristes et leurs soutiens », a-t-il déclaré lors d’un appel téléphonique avec son homologue émirati, selon un communiqué de la présidence.

Selon un dernier bilan de l’OSDH, 327 personnes ont été tuées depuis mercredi : 183 combattants du HTS et factions rebelles, 100 soldats syriens et membres des forces progouvernementales ainsi que 44 civils. La France a appelé samedi l’ensemble des parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les populations civiles à Alep.

La France suit avec attention les développements militaires survenus à Alep, a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères. Des avions russes et syriens ont bombardé des rebelles, samedi, dans des faubourgs d’Alep. La Russie a d’ailleurs promis ce samedi une aide militaire supplémentaire à Damas pour contrecarrer l’offensive.

Cet appui commencerait à arriver en Syrie dans un délai de 72 heures. Les chefs de la diplomatie russe et iranienne ont évoqué au téléphone l’escalade dangereuse en Syrie. L’Iran a d’ailleurs affirmé samedi que des éléments terroristes avaient attaqué son consulat à Alep, dans le nord de la Syrie.

Lors de l’appel téléphonique entre les chefs de la diplomatie russe et turque, Sergueï Lavrov et Hakan Fidan, les deux parties ont exprimé leur vive inquiétude face à l’évolution dangereuse de la situation en Syrie, liée à l’escalade militaire dans les provinces d’Alep et d’Idleb, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.