Tataouine-match de football : la banderole de la honte
Un match de football comme toute compétition sportive a pour finalité d’abord et avant de rassembler les gens, de les rapprocher, de les unir parfois. Il a pour but de créer la saine émulation entre des jeunes et de faire vibrer des supporters, qui même s’ils soutiennent des équipes adverses sont dans une communion avec leurs héros mais dans un esprit de sportivité et de fair-play.
Mais quand le sport et particulièrement le football-sport roi s’il en est devient l’occasion d’insultes, de violences physiques ou verbales ou pire de slogans régionalistes de supporters fanatisés, il tourne le dos aux valeurs qu’il est censé diffuser et n’a plus droit de cité dans notre pays déjà tourmenté et désarçonné.
Toutes les semaines on observe une descente aux enfers dans nos stades. Mais ce qui vient de se passer à Tataouine à l’occasion du match Union sportive locale et Club Athlétique Bizertin(CAB) a dépassé toutes les bornes.
La banderole tout en longueur étalée sur le stade de Tataouine où on lit « Déchets ou résidus du colonialisme, vous n’êtes pas les bienvenus au pays des hommes libres » est choquante. Elle ne peut émaner que d’un esprit malsain.
Elle est inacceptable, intolérable. Les mots manquent pour dénoncer ceux qui en sont à l’origine. C’est à la fois écœurant et insupportable de devoir faire la leçon de morale à des vauriens, des crapules, des bandits de grand chemin.
L’US Tataouine a beau dénoncer dans un communiqué les agissements d’une petite minorité de supporters et présenter ses excuses à leurs compatriotes de Bizerte, le mal est fait et ce ne sont pas des mots qui peuvent laver l’affront qui est fait non à Bizerte et aux Bizertins mais à la nation entière.
Le comité directeur de l’USTataouine doit prendre ses responsabilités et dénoncer nommément « cette minorité de supporters » à la justice pour qu’elle prenne ses droits. Il y a lieu de se demander comment les autorités régionales, locales et la sécurité dans le stade ont laissé « cette minorité » rentrer avec cette banderole étalée sur toute sa longueur dans le stade. La photo ci-joint montre d’ailleurs que le public était en train de la lire sans que personne ne bronche.
Madame la ministre de la Jeunesse et des Sports ne dit rien, alors que les stades sont de sa responsabilité. Le président de la Fédération tunisienne de football est resté muet lui aussi. Il est tout aussi responsable de la dérive du sport-roi dont il a la charge.
Alors que nous nous apprêtons à vivre en communion avec la sélection nationale qualifiée à la Coupe du Monde de Football qui aura lieu dans moins de trois mois en Russie, cette banderole insultante, cette banderole de la honte vient nous rappeler que le ver est dans le fruit et que pour l’extraire il ne faut pas que l’arbre soit abattu. Ce sont les vermines qu’il faut mettre hors d’état de nuire.
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