Tensions au sein du MAE à cause des nominations partisanes
La tension est à son comble au sein du ministère des Affaires étrangères à cause non seulement des nominations « annoncées » dans le cadre du mouvement annuel des diplomates et chefs de missions diplomatiques, mais aussi à cause du fait que le personnel diplomatique et administratif de ce ministère ne semble plus disposé à avaler une nouvelle chape de couleuvres et n’est plus prêt à rester l’otage d’une implacable inertie et d’un statu quo qui a trop duré.
De nombreuses voix se sont levées dans ce sens pour dénoncer le retour des nominations partisanes, ajoutant que le seul acquis de la révolution pour le personnel de ce ministère, est celui d’avoir imposé que les diplomates soient prioritaires dans les nominations qui concernent les missions diplomatiques à l’étranger.
Le syndicat du corps diplomatique a, dans ce sens, mis en garde que le ministre n’a pas respecté les conditions de nominations à l’étranger contenues dans le statut de base du corps diplomatique.
Parmi les exemples qui consacrent la mentalité de copinage et de favoritisme, le syndicat a insisté sur le cas d’un cadre administratif nommé consul général de la république tunisienne à Naples (Italie) bien qu’il ne dispose d’aucun diplôme universitaire et qu’aucun dossier politique ni diplomatique ne lui a été confié durant toute sa carrière professionnelle.
Le syndicat a mis en garde contre «le danger» qu’encourt le corps diplomatique par la désignation de présidents de sections diplomatiques et consulaires en dehors du secteur, à cause seulement de leur appartenance politique ou de leur proximité du parti au pouvoir.
D’un autre côté, d’autres voix se sont élevées pour dénoncer ce qu’ils estiment des pratiques de règlements de compte contre tous ceux qui ont collaboré avec la Troïka.
Les reproches vont dans ce sens directement vers le secrétaire d’Etat Touhami Abdouli accusé de faire la chasse à ces employés qu’il connait, à cause du fait qu’il a lui-même été désigné par la Troïka en tant que secrétaire d’Etat au sein de ce même ministère, avant de quitter Ettakatol.
Le ministre Taïeb Baccouche n’est pas épargné par les critiques puisqu’il est lui-même accusé de favoritisme et de passivité face aux agissements d’Abdouli.
En somme, bien qu’on préfère temporiser concernant de nombreux sujets brûlants, l’été est très chaud au sein du ministère des Affaires étrangères.
B.M.