TICAD : Bagarre à Tokyo entre diplomates marocain et algérien au sujet du Sahara occidental
Alors que se préparait la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-9), la présence de l'ambassadeur de la République arabe sahraouie auprès de l'Union africaine, non invité, a provoqué une violente altercation.
La vidéo cumule déjà des millions de vues sur X et TikTok. La scène se passe à Tokyo, au Japon, où vendredi 23 août se tenait une réunion préparatoire pour la Conférence internationale sur le développement de l'Afrique (Ticad)
On y voit le délégué marocain bondir sur une table où est installé l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique – non reconnue par le Maroc – auprès de l'Union africaine, Lamine Baali, pour lui arracher son chevalet portant l'inscription « Sahrawi Republic ».
En une fraction de seconde, un délégué algérien saute sur le dos du diplomate marocain, le ceinture et le plaque au sol en l'agrippant pour le maintenir à terre. Le Marocain se débat, en vain, avant que deux organisateurs de la réunion n'interviennent pour séparer les deux diplomates.
La suite de la vidéo montre l'altercation verbale qui a suivi la bagarre. « Honte à toi, je vais te baisser le pantalon ! », s'emporte même un autre délégué algérien contre un membre de la délégation marocaine.
Cette altercation aurait été causée, selon des médias marocains, par le fait que le délégué sahraoui, représentant du Front Polisario (mouvement indépendantiste sahraoui) qualifié par le Maroc de « mouvement séparatiste sans existence légale », aurait été « introduit » dans cette réunion par les Algériens grâce à un passeport diplomatique algérien.
Dans une autre vidéo diffusée sur X, on voit l'ambassadeur sahraoui s'installer, ouvrir sa sacoche et en sortir discrètement le chevalet pour le poser sur la table.
« L'Algérie a une mémoire sélective lorsqu'il s'agit des décisions prises par l'Union africaine », commente le site marocain Hespress en rappelant que, selon une résolution, le Front Polisario est exclu « de toute participation aux réunions avec des partenaires internationaux ».
Selon les organisateurs nippons du forum, la délégation sahraouie n'était pas invitée à cette réunion.
Alger, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat, soutient pour le Sahara occidental l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. Le Maroc, qui contrôle 80 % de cette ex-colonie espagnole, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.
En 2017, lors d'une réunion d'un comité onusien à Saint-Vincent-et-les-Grenadines dans les Caraïbes, le Maroc avait accusé un diplomate algérien d'avoir physiquement agressé un de ses délégués sur fond de débat sur la représentativité diplomatique de la délégation sahraouie.
Avec le retour du Maroc au sein de l'Union africaine en 2017, la rivalité entre Rabat et Alger s'est exacerbée et donne lieu à une féroce lutte d'influence au sein des organisations et rencontres internationales.
(Le Figaro)
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