Tunisair: Karthago n'est peut-être pas le seul problème ?

Dans un contexte social post-révolutionnaire, les accusations de favoritisme et de clientélisme à l’égard des différentes sociétés nationales et leurs dirigeants

s’étaient multipliées depuis un certain temps.

Lors d’un reportage diffusé sur la chaîne Nessma TV, à peine deux semaines après le 14 Janvier , certains grévistes de Tunisair avaient affirmé qu’il y avait des dépassements au sein de tunisair notamment par le biais de la filialisation qui aurait profité selon leur dires à la compagnie aérienne Karthago Airlines, appartenant à M. Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu.

Officiellement, Karthago, possède des participations au sein de deux filiales : Tunisie Catering et l’ATCT (simulateurs de vol). La compagnie de Trabelsi aurait aussi bénéficié de largesses de la part de Tunisair sous forme de pièces de rechanges.

Cité dans le reportage de la chaîne, Rafaa Dekhil, PDG de la compagnie nationale entre 2001 et 2004, a répondu à ces allégations en précisant que Tunisair Technics offre ses services à n’importe quelle compagnie aérienne qui le sollicite moyennant des factures en bonnes et dues formes.

Dans une émission radio sur Express FM, l’ancien PDG de Tunisair, M. Nabil Chettaoui, précisait qu’après le lancement de karthago airlines, une convention a été signée entre toutes les compagnies aériennes tunisiennes (Tunisair, Nouvelair, Karthago airlines et Tuninter) pour un échange de services. Vu leur petite taille, Les autres compagnies ont été avantagées car elles ont profité du savoir-faire de la compagnie nationale.

La convention  de 2002 fixait le prix des services pour toutes les compagnies aériennes et aucune n’a utilisé les services de Tunisair, notamment pour réparer les avions, gratuitement  comme cela s’est répandu.  Les compagnies aériennes tunisiennes  n’ont pas payé toutes leurs factures (le montant à régler est de l’ordre de 700 000 dinars), mais il existe un échéancier pour le règlement.

Les prix facturés par Tunisair pour les prestations de services aux autres compagnies étaient inférieures au prix du marché mondial. Néanmoins, en termes de coûts marginaux, ces prix garantissaient une marge à Tunisair.

Le départ de 1200 cadres et agents de Tunisair à la retraite dans le cadre de la restructuration de la compagnie, n’a profité que faiblement à des compagnies comme Karthago qui n’a attiré que 40 d’entre eux.
La porte-parole de la compagnie Mme Soulefa Mkaddem nous a confirmé que le but de la convention était de consolider les parts de marché du pavillon national et assurer la complémentarité entre les compagnies nationales.

Tunisair a connu un premier semestre 2011 difficile avec des annulations de réservations qui ont atteint 50 % dans les vols charter et 14% dans les réservations totales. C’est dans ce cadre qu’est intervenue la nomination de M. Hamadi Themri au poste de Président Directeur Général. Il aura pour mission la sauvegarde de Tunisair et sauver ce qui reste à sauver pour cette année 2011.

A écouter les déclarations des différents responsables, des questions restent sans réponses ? A quel point Karthago est-elle responsable dans les déboirs de Tunisair ? Est-ce que certains employés se servent de la rumeur pour faire de la surenchère ?...

Bref, au lieu de s’indigner des méthodes de gestion et des hypothétiques dépassements des anciens PDG de Tunisair (non encore prouvés), il serait préférable pour les employés de Tunisair (et de ses filiales) de se concentrer sur leur travail pour essayer de redresser la barre et faire en sorte de redorer le blason d’une compagnie nationale en perte de vitesse.


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