Tunisie : Indice de confiance du secteur Commerce toujours en berne

 Tunisie :  Indice de confiance du secteur Commerce toujours en berne

La dernière enquête menée en février 2012 par le Centre Tunisien de Veille et d’Intelligence Economique (CTVIE) auprès d’un panel d’entreprises

du secteur « Commerce » confirme la relative morosité du niveau de confiance dans le secteur en passant de -8.9 % à -8.1 %. En effet, les appréciations des dirigeants de ces entreprises se sont légèrement améliorés pour des aspects mineurs de l’activité économique mais sont restés invariantes pour des aspects plus importants tels que la faiblesse de la demande, l’existence de capacités importantes non utilisées, des anticipations à la hausse des prix, etc.

Difficultés d’approvisionnement, niveau des commandes et des stocks

Pour les entreprises du secteur commercial, les difficultés d’approvisionnement sont évoquées par 42 % des répondants, contre 58 % qui estiment que de telles difficultés sont totalement absentes. Ces proportions étaient respectivement égales à 30 % et à 70 % durant l’enquête précédente. Ainsi, on constate que comparativement au derniers mois, les conditions d’approvisionnement se sont détériorées.

Pour les six mois à venir, les prévisions des chefs d’entreprises quand aux niveaux des commandes qu’ils vont exprimer à leurs fournisseurs sont jugées plus élevés qu’auparavant par 32 % des entreprises. Elles vont restées aux mêmes pour 16 % et vont régresser pour 52 % des enquêtées.

En ce qui concerne les stocks de marchandises, près de 32 % des entreprises enquêtées déclarent qu’ils sont plus élevés que le niveau normal de la saison, 47% d’entre eux qui déclarent que ce niveau est inférieur au niveau moyen. Cette dernière proportion illustre l’importance du niveau actuel de la demande comparativement à ce qu’elle était quelque mois auparavant où on a enregistré un niveau de marchandises invendus chez une majorité d’entreprises.

Evolution des parts de marché sur le marché national et étranger

Durant le dernier semestre, les parts de marché des entreprises enquêtées ont augmenté chez 16 % d’entre elles et sont restés aux mêmes niveaux pour 48 % d’entre elles. Pour le reste des entreprises, soit 36 %, les parts de marché ont régressé.

Pour les entreprises exportatrices, la hausse des parts de marché est observée chez 20 % alors que pour 40 % des entreprises les parts de marché sont stagnantes et pour les 40 % restantes les parts de marché ont reculé.

De ce fait, aussi bien pour les entreprises orientées vers le marché local que vers le marché d’exportation, les parts de marché se sont améliorés pour une proportion entre 16 et 20 % et sont restés les mêmes pour 40 à 48 % des entreprises.

Evolution des commandes, Capacité de vendre davantage

Relativement aux six derniers mois, la présente enquête révèle que 16 % des chefs d’entreprises du secteur estiment que les commandes étaient à la hausse, contre 21 % d’entre eux qui jugent qu’elles sont restées constantes alors que pour le reste, soit 63 % affirment que les commandes ont enregistré une baisse du niveau des commandes.

Face à d’éventuelles commandes additionnelles, la proportion des entreprises qui déclarent posséder une capacité de répondre avec les moyens dont elles disposent avoisine 61 % contre près de 39 % qui affirment le contraire.

Ce taux à la fois important et stable à travers les enquêtes signifie que les entreprises du secteur Commerce possèdent d’une grande capacité d’activité non utilisée ou alors qu’elles disposent d’une organisation flexible leur permettant de répondre même à des commandes additionnelles.

Pour les six prochains mois, les anticipations des entreprises relatives à l’évolution probable des commandes sont également orientées à la hausse et à la baisse avec près de 39 % pour chacune des perspectives. Le reste des répondants, soit 22 %, estiment que le niveau des commandes restera au même niveau que celui enregistré maintenant.
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Pour les entreprises exportatrices, les anticipations sont meilleures du fait que l’évolution favorable est ressentie par 50 % alors que les évolutions relatives à une stabilité et à une baisse sont évoquées respectivement par 13 % et 37 %.

Degré de la concurrence, facteurs limitatifs de développement

En matière de degré de concurrence dans le secteur commercial, près de 36 % des entrepreneurs enquêtés estiment que la compétition a été rude durant le dernier semestre. Cette proportion était voisine de 40 % quelque mois auparavant et 50 % en février 2011.

Concernant les facteurs qui limitent le développement de l’activité des entreprises du secteur commercial, les réponses fournies par les entrepreneurs enquêtés évoquent en premier lieu, avec près de 25 %, la faiblesse du niveau de la demande, suivie pour près de 20 % par les conditions relatives à la concurrence dans le secteur, suivie par les coûts de la main d’oeuvre, avec 18%. Les autres facteurs relatent l’impact néfaste du commerce parallèle, la conjoncture défavorable, les coûts de financement, etc.

Evolution des prix, des conditions financières et de crédit

S’agissant des appréciations relatives à l’évolution des prix de vente durant le dernier semestre, abstraction faite des effets saisonniers, 53 % des enquêtés estiment que les prix sont restés stables contre 68 % quelque mois auparavant. Près de 26 % des répondants jugent que les prix sont plus élevés contre 9 % durant la précédente enquête. Ainsi, la hausse des prix ne cesse d’affecter les prix.

Pour ce qui est relatif à l’accès au crédit, les résultats de l’enquête montrent que 58 % des répondants font état de conditions difficiles et 42 % évoquent des conditions normales. Aucun des répondants ne considère des conditions aisées d’accès au crédit.

En matière de délais paiement de la clientèle, ils ont tendance à s’allonger pour 58 % et à rester stables pour 42 % des répondants. Aucun des répondants n’a évoqué de raccourcissement des délais de paiement.

En ce qui concerne, l’évolution des prix durant les six prochains mois, près de 35 % des enquêtés anticipent une hausse des prix et près de 47 % d’entre eux anticipent une stabilité des prix. Seuls 18 % prévoient une baisse des prix.

Concernant la situation financière des entreprises du secteur « Commerce » durant les six prochains mois, 37 % des chefs d’entreprises anticipent une amélioration de leur situation alors que 21 % et 42 % anticipent respectivement une situation financière stable ou moins bonne que la situation actuelle.

Engagement des dépenses d’agrandissement, obstacles aux investissements

Interrogés sur l’opportunité d’engager à la date de l’enquête des dépenses d’agrandissement des installations, près de 18 % des réponses sont favorables à de telles dépenses alors que 58 % avancent des réponses défavorables. Le reste des répondants, soit 24 % sont incertains.

Pour les entrepreneurs favorables aux dépenses d’agrandissement, l’accroissement des dépenses serait pour 46 % d’entre eux connaitrait une évolution se situant entre 10 et 20 % de la capacité actuelle.
Parmi les obstacles à l’investissement les plus cités, on constate que la hausse des coûts et des biens d’équipement, le caractère inadapté de la politique économique et la faiblesse de la demande sont les obstacles les plus cités avec près de 30 % pour le premier, près de 25 % pour le second et autant pour le troisième facteur.

Evolution future des effectifs

Pour les six prochains mois, l’effectif total des entreprises du secteur serait constant pour environ 69 % des répondants contre 21 % des répondants qui estiment que les effectifs seraient plus élevés. Ainsi, les perspectives d’embauche dans le secteur seraient assez limitées durant le prochain semestre.

Appréciation d’ensemble du secteur pour le prochain semestre

Interrogés sur l’appréciation qu’ils se font sur l’évolution de l’ensemble du secteur Commerce durant les six prochains mois, 42 % des enquêtés estiment que le secteur aurait une évolution croissante contre une proportion de 22 % relatives à une évolution stable du secteur. Le reste des répondants, soit près 36 % anticipent une évolution défavorable.

Indice de confiance du secteur Commerce

Etant donnés les soldes d’opinion aux diverses questions de la présent enquête, et notamment, les soldes relatives aux questions qui impliquent la dynamique future du secteur permettent d’évaluer l’indice de confiance du secteur. Ce dernier est susceptible de varier entre -100% et +100 %. Une valeur de 100 % signifie que toutes les appréciations relatives aux variables clés de l’évolution future sont totalement favorables. La valeur de -100% signifie le contraire.
Les calculs fournissent une valeur voisine de -8,1 % pour l’indice de confiance du secteur « Commerce » pour le mois de février 2012 alors qu’elle était de - 8.9 % quelque mois auparavant. Cette amélioration est peu significative.

La faiblesse du niveau de confiance est essentiellement en rapport avec l’absence de motivation chez les chefs d’entreprises du secteur pour investir en raison de capacités importantes non utilisées d’une part et au faible niveau de la demande adressée au secteur d’autre part.
Ces résultats signifient que pour le secteur commercial une relance par la demande et par l’amélioration du pouvoir d’achat s’impose beaucoup plus qu’une relance à travers un effort d’investissement.

source: CTVIE