Tunisie: L'ancien premier ministre Rachid Sfar n'est plus
L’ancien premier ministre Rachid Sfar est décédé à l'âge de 90 ans.
Rachid Sfar est né le 11 Septembre 1933 à Mahdia. Fils de Tahar Sfar, cofondateur avec Habib Bourguiba, Mahmoud El Materi, Bahri Guiga et de M'hamed Bourguiba du Néo-Destour en 1934, Rachid Sfar effectue, après des études secondaires dans un collège de Sfax de 1947 à juin 1953, des études supérieures de lettres, de droit et de sciences économiques à Tunis. Rachid Sfar achève ses études à Paris (1958-1959) où il suit plus particulièrement les cours de l'École nationale des impôts (section des inspecteurs).
De 1960 à 1977, il est chargé de hautes fonctions administratives notamment au ministère des Finances dont il sera le secrétaire général de 1974 à 1977.
Après avoir occupé plusieurs portefeuilles ministériels (Industrie, Défense nationale, Santé, Économie nationale et Finances) de 1977 à 1986, Sfar est chargé par Bourguiba des fonctions de Premier ministre, le 8 juillet 1986, pour rétablir les équilibres financiers et économiques du pays. Il s'efforce alors de restaurer une situation financière dégradée, alors que les réserves en devises sont épuisées et l'économie du pays affaiblie3.
Sfar est remplacé par Ben Ali à la tête du gouvernement le 2 octobre 1987.
Élu le 13 octobre à la présidence de la Chambre des députés, il demeure membre du Parti socialiste destourien puis du Rassemblement constitutionnel démocratique lorsque Ben Ali devient président de la République le 7 novembre. Sfar est alors chargé par le nouveau président de représenter la Tunisie auprès de la Communauté européenne à Bruxelles, de 1988 à 1992, puis de prendre en charge, de 1993 à 1996, la présidence d'un Haut Comité pour le contrôle administratif et financier. En 1997, Sfar demande à faire valoir ses droits à la retraite comme ancien Premier ministre.
Rachid Sfar est membre de la Chambre des conseillers à partir d'octobre 2005 et du comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique4 jusqu'à sa dissolution..
Il publie aux éditions L'Harmattan à Paris un ouvrage, Mondialisation, régulation et solidarité, prônant des réformes radicales du système de gouvernance internationale, notamment celles concernant l'ONU et le FMI, pour assurer la paix et la sécurité, humaniser la mondialisation, atténuer ses inconvénients comme la précarité et le chômage des jeunes et offrir les mêmes chances de développement pour tous les pays. Il préconise dans son ouvrage une réforme de l'ONU inspirée des institutions de l'Union européenne et plaide en faveur d'une transformation du FMI pour en faire, par étapes successives, une véritable banque centrale mondiale en commençant par faire jouer aux droits de tirage spéciaux (DTS) un rôle accru5.
Parmi les derniers travaux effectués sous sa direction, on peut citer un volumineux rapport de réflexion prospective remis au président tunisien et relatif à la « vision de la consultation nationale sur la Tunisie du xxie siècle » rédigé en octobre 1995 avec la participation active de plus de 1 000 cadres supérieurs et experts tunisiens dont l'ancien ministre du Plan Mustapha Zaanouni, l'ancien ministre de la Culture et ancien secrétaire général de la Ligue arabe Chedli Klibi, l'ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Ismaïl Khelil et le professeur Salah Hannachi, ancien directeur de l'Institut tunisien d'études stratégiques, en sa qualité de rapporteur général.
On peut citer également le rapport sur le « développement des investissements privés en Tunisie » élaboré en 2000 et remis aux autorités tunisiennes. Il est aidé pour ce travail, qui a duré plus de cinq mois, par de nombreux experts et personnalités de premier plan dont notamment le professeur et ancien ministre de l'Éducation Ridha Ferchiou, le professeur et ancien ministre de l'Économie Chedly Ayari et le ministre de l'Industrie Afif Chelbi.
À l'occasion de la création de l'Union pour la Méditerranée, il propose un programme d'appui à la réforme du système éducatif et universitaire maghrébin basé sur un jumelage avec des établissements européens.
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