Tunisie : le prix du tabac en augmentation pourtant la RNTA gravement déficitaire
Bien que les prix du tabac ne cessent de faire l’objet d’ajustements successifs à la hausse, la Régie Nationale de Tabac et des Allumettes
(RNTA), est gravement déficitaire. Le bilan de la société pour 2009, et bien que très en retard, vient d’être rendu public. Un nombre de journaux de la place ont fait état d’un déficit de 20 millions de dinars. Tenez vous bien, la RNTA a fini l’année 2008 avec des bénéfices de 7 millions de dinars. Explication d’une dégringolade…
Selon le journal « Achaâb», organe de presse de l’organisation syndicale UGTT « on évoquait, l’année dernière, l’hypothèse de privatisation de la RNTA, mais le ministre des Finances a nié toute intention en cette direction lors d’une réunion avec la Fédération de la RNTA », tout en insistant au passage sur l’« intention d’accroitre la production et d’améliorer la qualité du tabac en Tunisie ». Lors de cette même réunion, le ministre des Finances a précisé que l’attention au sein de son département sera portée sur l’intensification des contrôles en vue de limiter les effets pervers du commerce parallèle sur cette activité ».
Mais au delà des effets de ce marché parallèle, on semble avoir négligé la mauvaise qualité des tabacs locaux, ce qui a eu des effets incontestables sur les ventes.
L’année 2009 a vu la RNTA rassembler les récoltes de 1266 hectares exploités par des agriculteurs notamment au nord du pays, soit 1622 tonnes de tabac qui ont permis à la Régie de produire 417 millions de paquets de cigarettes écoulés à travers 13 mille points de vente.
La Régie emploie 2300 personnes, dont seulement 1481 titulaires éparpillés sur les deux unités de production à Tunis et les 12 autres unités à travers la Tunisie, notamment au nord.
Bien que la Régie bénéficie d’un monopole fiscal sur le tabac, les allumettes les jeux de cartes et la poudre de chasse, l’année 2009 a été une des mauvaises pour la RNTA. Avec des ajustements de prix qui peuvent être parfois de 10 à 20%, un monopole sur l’activité (même à l’import), le marché parallèle peut il être, à lui seul, responsable d’un déficit de 20 millions de dinars en un seul exercice ?
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