Tunisie: Les étudiants subsahariens s'indignent et dénoncent des "arrestations arbitraires"
Depuis quelque temps, les étudiants subsahariens sont la cible d'arrestations et de chasse à l'homme dans les transports en commun, devant leurs universités ou même carrément chez eux.
Du coup, l’Association tunisienne de soutien aux minorités (ATSM) et l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT), inquiètes de cette situation sont montées au créneau pour dénoncer ce qu'elles qualifient "d'arrestations arbitraires".
Dans une conférence conjointe tenue jeudi 10 février 2022 à Tunis, les deux associations revèlent les arrestations de plusieurs jeunes subsahariens devant leurs universités, sur la voie publique ou à l’intérieur de leurs domiciles sans justification ni explication.
Selon Raoudha Seïbi, secrétaire générale de l’ATSM, l’association a reçu de nombreuses réclamations concernant l’exposition d’étudiants de pays d’Afrique subsaharienne, depuis décembre dernier, à “une campagne d’arrestations arbitraires par des policiers malgré la présentation de leurs papiers d’identité et cartes de séjour qui leur avaient été délivrées auparavant. Il s’agit là de violation des droits des étudiants africains”.
Pour sa part, le responsable de l’AESAT, Christian Kwongang, a critiqué l’augmentation des arrestations arbitraires ayant ciblé les étudiants africains depuis décembre dernier dans un certain nombre de régions, notamment dans la région nord de l’Ariana.
“Ces arrestations ont provoqué chez les étudiants africains établis en Tunisie un grand mouvement de panique”, a-t-il dit, exprimant sa crainte que ces arrestations soient basées sur ” la couleur de la peau”.
“Depuis sa création, l’AESAT coordonne périodiquement avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l’Intérieur pour faciliter le processus d’intégration des étudiants africains. Il convient aujourd’hui de respecter les droits de la communauté subsaharienne en Tunisie, conformément aux conventions internationales”, ajouté Kwongang.
Lors de la conférence de presse, des étudiants africains ont apporté des témoignages, certains disant avoir été arrêtés dans les stations de transport, d’autres devant leurs universités privées ou à l’intérieur de leurs maisons. Et dénoncent des conditions de détention illégales et humiliantes.
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