Tunisie: les logiciels libres, une libre voie vers la croissance
Des personnalités de renommée mondiale dans le domaine du libre ont pris part à la 5ème conférence sur les logiciels
libres qu’organise, chaque année, le ministère des technologies de la communication.
Cette 5ème édition qui s’est tenue, mardi, à Gammarth, s’est notamment distinguée par la présence de MM. Robert S.Sutor, Jim Lacey, Jean Pierre Laisné et Cyril Meunier, respectivement Vice président Open Source et Linux, IBM, président et CEO Linux professional Institute, Directeur de la stratégie Open Source de BULL et Consulting manager IDC, pour ne citer que ceux-ci.
Le thème général choisi pour ladite conférence est : « les logiciels libres, levier d’innovation et de croissance ».
Intervenant à l’ouverture de cette 5ème conférence, Mme Lamia Chaffaï Sghaïr, secrétaire d’Etat chargée d’informatique, d’Internet et des logiciels libres a, d’abord, noté que l’organisation de l’actuel événement s’inscrit pleinement dans le cadre du plan national pour le logiciels libres qui ambitionne principalement d’inciter à l’usage et au développement des logiciels libres dans différents secteurs et en particulier dans ceux de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Le plan appelle également à une meilleure exploitation des opportunités offertes par les logiciels libres et propriétaires pour les entreprises tunisiennes opérant dans le domaine des services et de l’ingénierie informatique, afin de favoriser la conception de nouveaux services, la promotion de la création et l’innovation technologique, outre la création de postes d’emplois et le lancement de projets dans des domaines à très haute valeur ajoutée.
Et d’indiquer que le plan national pour les logiciels libres cadre parfaitement avec les orientations de l’approche tunisienne globale pour la promotion des technologies de la communication en tant que moteur essentiel du développement intégral et condition sine qua non pour l’édification de la société du savoir et la promotion de la Tunisie comme destination TIC et comme cadre d’investissement idéal dans tous les domaines porteurs.
La secrétaire d’Etat a, par ailleurs, indiqué que la finalité première de ce rendez-vous, devenue tradition, est celle d’alimenter le débat et de motiver l’échange d’informations et de connaissances sur plusieurs aspects importants autour du logiciel libre et cherche notamment à apporter des réponses sur des questions telles que ; comment bénéficier des atouts des logiciels libres pour stimuler et favoriser l’innovation technologique ?, quels sont les atouts des logiciels libres pour renforcer la compétitivité et créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois ? Et comment intégrer les logiciels libres dans le cadre du développement durable et la formation de diplômés compétents dans le domaine du libre ?
Partant, la conférence qui comprend nombres de panels et d’ateliers a ciblé une large audience composée, entre autres, des chercheurs qui souhaitent tirer davantage de profit du potentiel des logiciels libres pour créer de nouvelles applications innovantes et répondant à des besoins de productions et de service de différents secteurs.
Il y a aussi, les enseignants et éducateurs qui veulent contribuer au développement durable intégrer des logiciels libres dans leurs programmes d’études pour former des diplômés capables de satisfaire aux critères du marché dans le domaine des logiciels libres.
Enfin, la conférence s’adresse aux entrepreneurs et décideurs informatiques qui souhaitent augmenter la compétitivité et stimuler la création de nouveaux emplois en utilisant et en développant des logiciels libres de qualité et à moindre coût.
L’innovation par l’Open Source
Les interventions des experts du libre qui se sont relayés à longueur de matinée sur l’estrade ont été fortes en enseignements et ont toutes démontré, chiffres et graphiques à l’appui, l’étendu du potentiel et l’importance de l’apport permis par une bonne exploitation des logiciels libres.
Il en ressort plus particulièrement que le logiciel libre permet surtout et avant toute de garantir une activité innovante.
En effet, parce qu’un logiciel libre dévoile et permet la modification et la copie selon les termes de sa licence qui lui est jointe, un cercle vertueux est possible.
Des contributeurs, individus libres de tout engagement ou sociétés commerciales, s’impliquent sur ce logiciel pour l’améliorer. Ils y apportent de nouvelles fonctionnalités sachant qu’une large audience est en droit et en mesure de valider ou non celles-ci.
Cette audience ou la communauté de ce logiciel peut ainsi mesurer effectivement la qualité du code du logiciel. Elle peut donc s’impliquer a processus de développement, chacun selon son implication, sa compétence.
Ce dynamisme accélère les échanges et favorise l’innovation. En revanche, le principe de « verrouillage » du code source du logiciel, physique, technique ou juridique nuit à cette dynamique.
Enfin, M. Robert S.Sutor qui, rappelons-le, est Vice président Open Source Linux et IBM, a fait savoir que l’accès à l’intégralité du code source ne permet pas de garder longtemps un avantage concurrentiel qui serait basé principalement sur ce type de principe.
Quoi qu’il en soit, il existe aujourd’hui plusieurs logiciels libres que nous employons quotidiennement en Tunisie comme ailleurs et dont on tire un maximum de profit sans payer un sou. Parmi ces logiciels les plus connus par le grand public figurent notamment ; Linus, le noyau du système d’exploitation GNU/Linux, le navigateur web Mozilla Firefox, les navigateurs web Safari et Google Chrome, la suite bureautique OpenOffice.org, le logiciel de retouche d’image GIMP, le serveur http Apache ou encore le célèbre lecteur multimédia VLC.
L’informatique dans les nuages
La fin de matinée, marquée par la tenue du deuxième panel de la journée a été l’occasion pour bon nombre de participants de faire la connaissance d’un nouveau concept informatique révolutionnaire baptisé « le cloud computing » ou « l’informatique dans les nuages ».
Ce concept apparu assez récemment, mas dont les prémices remontent à quelques années, en référence notamment à la technologie des grilles de calcul, utilisée par le calcul scientifique.
Le cloud computing fait référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier, et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs du nuage pourraient ainsi disposer d’une puissance informatique considérable et modulable.
Cette technique du cloud computing est en passe de devenir un business. L’ensemble de puissance de calcul et de mémoire, conçu comme un outil proposé en guise de service à des clients par une entreprise est annoncé par certains professionnels comme l’ultime étape de l’industrialisation des centres de données.
A l’image de la puissance électrique il y a un siècle, la puissance de calcul et de stockage de l’information serait proposée à la consommation par des compagnies spécialisées. De ce fait, les entreprises n’auraient plus besoin de servers propres, mais confieraient cette ressource à une entreprise qui leur garantirait une puissance de calcul et de stockage à la demande.