Tunisie : L’immobilier face à l’urgence d’une restructuration

Tunisie : L’immobilier face à l’urgence d’une restructuration

Dans le cadre de Panache, l’émission hebdomadaire diffusée en direct sur les ondes de RTCI et animée par Mehdi Kantaoui, l’invité de ce dimanche 5 octobre 2025 était M. Mohsen Chaabani, président du Groupement Professionnel des Agences Immobilières (GPAI). L’entretien a porté sur un thème crucial : « L’immobilier en Tunisie : l’urgence de réorganiser un secteur en danger ».

Depuis quelque temps, le Groupement Professionnel des Agences Immobilières évolue désormais sous l’égide de la CONECT (Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie). Ce rattachement représente, selon M. Mohsen Chaabani, une opportunité stratégique pour donner plus de visibilité à la profession et bénéficier d’un cadre plus adapté aux défis actuels du secteur. La CONECT, en tant qu’organisation patronale engagée dans l’appui aux entreprises et aux secteurs émergents, constitue ainsi un partenaire de taille pour accompagner les agences immobilières dans leur quête de structuration, de transparence et de professionnalisation.

Un secteur fragilisé et en quête de régulation

Au cours de l’interview, M. Chaabani a d’abord présenté le rôle et la mission du GPAI, insistant sur la nécessité de défendre la profession et de rétablir la confiance dans un marché marqué par de multiples dérives. Il a rappelé que le secteur souffre de plusieurs dangers, parmi lesquels la prolifération des intermédiaires non agréés, les fameux “samsar”, ainsi que les risques liés au blanchiment d’argent et à des transactions opaques.

Pour revivre la discussion, cliquez sur ce lien pour regarder le podcast de l’interview diffusée en direct sur les ondes de RTCI (Lien : https://www.youtube.com/watch?v=RXHwleFExzI).

Vers un cadre légal plus structuré

L’invité a souligné l’urgence de mettre en place un cahier des charges clair qui servirait de référence pour les agences immobilières et qui renforcerait la transparence du marché. Il a également évoqué les attentes du GPAI vis-à-vis des autorités compétentes – notamment le Ministère du Commerce, la Banque Centrale et le Ministère de l’Intérieur – pour soutenir cette démarche de réorganisation.

Des solutions et une vision d’avenir

Parmi les pistes évoquées, figure la création d’un Ordre des agents immobiliers, qui aurait pour mission d’encadrer la profession, d’offrir des avantages aux agences adhérentes et de professionnaliser davantage le secteur. Selon M. Chaabani, cet ordre pourrait rapidement produire des résultats concrets si la volonté collective est au rendez-vous.

En parallèle, l’intégration de la programmation neurolinguistique (PNL) dans la formation des agents immobiliers et l’organisation de panels régionaux figurent parmi les initiatives visant à moderniser la profession et à rapprocher les acteurs de terrain. Le développement de partenariats, tant au niveau national qu’international, est également envisagé pour enrichir les pratiques et renforcer la crédibilité du métier.

La perception du métier d’agent immobilier

Au-delà des aspects réglementaires, l’image du métier reste parfois entachée par la confusion entre professionnels agréés et intermédiaires informels (samsar). M. Chaabani a souligné l’importance de réhabiliter la valeur de l’agent immobilier, en rappelant que ce métier exige compétence, rigueur et éthique. Redonner confiance aux citoyens est l’une des conditions essentielles pour stabiliser le marché.

L’impact économique et social du secteur

Le secteur immobilier ne se limite pas à l’achat et à la vente de biens : il joue un rôle moteur dans l’économie tunisienne. Il génère des milliers d’emplois directs et indirects, mobilise des investissements considérables et contribue à l’aménagement urbain. Sa bonne organisation est donc non seulement un enjeu professionnel, mais aussi un levier de développement économique et social.

La digitalisation et les nouvelles pratiques

Un autre point d’avenir abordé est celui de la digitalisation des transactions. L’usage des plateformes numériques, des visites virtuelles et des outils de gestion en ligne représente une chance pour moderniser le secteur, réduire l’informalité et accroître la transparence. Le défi reste de former les agences à ces nouvelles pratiques et de les rendre accessibles aux clients.

Le cadre juridique et fiscal

La nécessité de réviser certaines lois encadrant la profession a également été évoquée. L’absence de textes adaptés et les lourdeurs administratives constituent des freins au développement du secteur. Un cadre fiscal clair et une législation modernisée sont indispensables pour instaurer une dynamique positive.

La coopération internationale

Enfin, M. Chaabani a insisté sur l’importance de nouer des partenariats internationaux, notamment avec des organisations professionnelles d’autres pays. Ces échanges permettraient de s’inspirer de bonnes pratiques, d’intégrer de nouvelles normes et de renforcer la crédibilité du métier d’agent immobilier tunisien sur la scène régionale et mondiale.

Un appel fort aux professionnels et aux autorités

En conclusion, M. Chaabani a adressé un message clair aux agences immobilières tunisiennes : rejoindre le groupement pour construire ensemble un secteur plus solide et plus transparent. Il a également lancé un appel pressant aux autorités et aux décideurs afin de sauver et structurer le métier d’agent immobilier, considéré comme un pilier essentiel de l’économie nationale.

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