Tunisie: l’UGTT manque de réactivité par rapport aux augmentations de prix
L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), unique organisation syndicale tunisienne, a pour but de défendre
les intérêts moraux et matériels des travailleurs afin d'améliorer leurs situations économiques et sociales.
Cette centrale syndicale, qui puise sa légitimité et ses décisions des bases ouvrières, se montre virulente à l'encontre des entreprises privées et n'hésite pas à défendre avec hargne les intérêts des employés.
En effet, certaines entreprises implantées en Tunisie sont même arrivées à dénoncer les agissements de l'UGTT, notamment dans l’affaire de l’acquisition des activités glaces de Nestlé Tunisie par le consortium GIAS (du groupe SLAMA) et Nassim (groupe libyen spécialisé dans l’industrie agroalimentaire).
Le seul hic dans l'histoire, c'est que l'UGTT semble s'enthousiasmer plus quand il s'agit de défendre des dizaines d'employés! En effet, cette fougue semble s'amollir quand il s'agit de défendre les intérêts de plusieurs centaines de milliers de travailleurs tunisiens.
L'organisation fondée par feu Farhat Hached a perdu depuis longtemps le prestige qu'elle avait et la réactivité dont elle faisait preuve. La confirmation nous vient de l'actuel bureau exécutif de l'UGTT, présidé par M. Abdessalem Jerad, à qui, il a fallu une semaine pour se rendre compte des dernières augmentations de prix décidées pour le pain et la semoule.
Ce n'est que le samedi 24 juillet 2010 que l'UGTT publie un communiqué dans lequel l'organisation exprime « ses vives préoccupations face à ces hausses de prix de nature à se répercuter négativement sur le pouvoir d’achat des travailleurs ».
Bref, à défaut d'être réactif dans les affaires macro-économiques, les membres exécutifs de l'UGTT se concentrent plutôt dans leurs querelles intestines sur fond de calculs électoralistes !