Tunisie-MENA: La croissance sera en berne en 2011

Tunisie-MENA: La croissance sera en berne en 2011

L'économiste en chef de la Banque mondiale a affirmé vendredi  dernier que «  La croissance des pays d'Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient

pourrait être inférieure en 2011 à celle de 2010 à cause des troubles politiques » dans des propos publiés récemment.

"Nos estimations montrent que les répercussions pour les pays comme l'Egypte et la Tunisie peuvent être une baisse d'environ 3 points de pourcentage" dans la croissance économique, a indiqué Justin Lin de la Banque Mondiale. "Pour la région, les pays nord-africains et ceux du Proche et Moyen-Orient, les répercussions peuvent être d'environ 2,4 points de pourcentage", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à Washington sur le "Rapport sur le développement dans le monde 2011".

Dans ses prévisions économiques publiées le 12 janvier, la Banque mondiale tablait sur 4,3% de croissance en 2011 en Afrique du Nord, au Proche et au Moyen-Orient, après 3,3% estimés pour 2010. Mais depuis lors, les présidents tunisien et égyptien ont été chassés par des révoltes populaires, la Libye s'est enfoncée dans un conflit meurtrier qui a provoqué une intervention militaire menée par l'Otan, et des manifestations ont été réprimées dans le sang dans plusieurs autres pays arabes.

Justin Lin a estimé que d'un point de vue mondial, les conséquences devraient être limitées. "Cependant, si le cours du pétrole, l'approvisionnement en pétrole, est considérablement touché [...], alors on pourrait avoir des répercussions plus importantes", a-t-il souligné. L'institution soeur de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, doit publier ses prévisions économiques mondiales aujourd'hui.

Ces déclarations confirment les prévisions du gouvernement transitoire tunisien qui table sur une croissance entre 0 et 1% pour 2011 en Tunisie.  Des mesures de relance économique ont été prises avec notamment la création de 20000 emplois dans la fonction publique pour résorber un tant soit peu le chômage de masse qui sévit en Tunisie. Des baisses des charges pour les entreprises en difficulté sont également prévues jusqu’au 31 décembre 2011.

Cette situation difficile que connait la Tunisie est due à la chute des rentrées de devises du tourisme largement sinistré après la révolution ainsi qu’aux nombreuses gréves et sit-in dans les entreprises tunisiennes qui ont engendré des pertes énormes, sans oublier les actes de pillages et de destruction qu’ont connu ces entreprises.

« Il faudrait un plan de relance économique en Tunisie de 5 milliards d’euros pour remettre l’économie tunisienne à flot » a déclaré le ministre du tourisme Mehdi Houas dans un entretien au journal italien « Corriere Della Sera ». Espérons que la conférence de Carthage, qui réunira en Juin des donateurs du monde entier, pourra aider la Tunisie à sortir de sa mauvaise passe et de parvenir à une reprise économique vivement souhaitée.

Espace Manager
Source : AFP