Tunisie-MENA: l'Energie solaire concentrée, le filon à exploiter

La région du moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), offre les meilleures conditions pour promouvoir les

technologies propres d'énergie, telles que l'éolien, le photovoltaïque et l'énergie solaire Concentrée (ensoleillement abondant, disponibilité suffisante de terrains inutilisés à proximité des lignes de transmission à)

Dans la perspective de mieux faire connaître ces technologies vertes, plus particulièrement l'ESC, un atelier de consultation sur l'énergie solaire concentrée (ESC)( 21-22 Octobre 2009), a été organisé, mercredi, à Tunis, par la Banque africaine de développement (BAD) avec la collaboration de la Banque mondiale.

Cet atelier, qui constitue le deuxième atelier de consultation après celui de Rabat (Maroc) tenu en Juin 2009, a pour objectif d'examiner le plan d'investissement régional pour le projet ESC dans la région MENA ainsi que les moyens de son financement.

L'ESC est une technologie d'énergie propre et peu polluante de l'environnement, qui consiste à produire de l'électricité à partir du soleil (conversion du rayonnement solaire en énergie thermique, qui, par la suite est utilisée pour alimenter les centrales électriques).

Cette technologie présente plusieurs avantages, au nombre desquels M.Laszlo Lovei, représentant de la Banque mondiale a cité le renforcement de la sécurité énergétique notamment pour les pays importateurs d'hydrocarbures, la facilitation des échanges d'énergie verte entre les pays de la région, la promotion de l'intégration régionale, la diversification industrielle et la création d'emplois verts.

Cette technique, a-t-il poursuivi, revêt également une dimension environnementale, dans la mesure où elle permettra aux différents pays de la région de faire face aux impacts des changements climatiques, expliquant que l'ESC ne cause pas de pollution d'air ni de déchets dangereux dans la mesure où son transport ne nécessite pas de combustibles liquides ou gazeux.

Ces atouts font de l'énergie solaire concentrée une alternative prometteuse pour les pays de la région MENA, pour faire face à une demande croissante d'énergie et générer des revenus supplémentaires par l'exportation non seulement des combustibles non utilisés mais aussi d'électricité solaire, a-t-il affirmé.

Le conférencier a par ailleurs, évoqué les barrières qui pourraient entraver le développement de l'ESC, dont la non disponibilité d'une infrastructure de transport appropriée et son coût d'investissement élevé.

Il a fait savoir que le plan d'investissement de ce programme de production solaire dans la région MENA sera finalisé en Décembre 2009, faisant remarquer que le Fonds pour les technologies propres (CTF) va contribuer à hauteur de 750 millions de dollars sous forme de prêts concessionnels pour le développement de projets ESC (coût total varie entre 6 et 8 milliards de dollars.

Dans son intervention, Mme Hela Cheikhrouhou, représentante de la BAD, a mis l'accent sur le rôle du secteur privé dans ce programme de production solaire, faisant état de la disposition de la BAD à soutenir les investisseurs privés ( préparation des projets, étude de rentabilité, adaptation des prêts accordés aux besoins des investisseurs) en leur accordant des facilités pour le financement de leurs projets de production verte, sans même exiger de garantie préalable à l'opération de prêt.

S'agissant de la Tunisie, M.Abdelaziz Rassaâ, secrétaire d'état chargé de l'énergie renouvelable et des industries alimentaires a souligné l'intérêt qu'il y a à renforcer l'infrastructure de transport afin de tirer profit du potentiel énergétique de la région MENA.

Il a rappelé que la Tunisie et l'Italie ont convenu en juin 2007 de lancer un projet d'interconnexion des réseaux électriques des deux pays, baptisé ELMED, dans la perspective de favoriser l'intégration du marché électrique maghrébin dans le marché électrique européen.

Ce projet, qui comporte une liaison en câble sous marin d'une capacité de transit de 1000 mégawatts et une centrale électrique de 1200 méga watts, constitue un maillon stratégique pour les projets d'énergies renouvelables, notamment ceux inscrits dans le Plan solaire méditerranéen(PSM).

Il a indiqué que la politique nationale de promotion des énergies renouvelables s'est consolidée en Octobre 2009 par l'établissement d'un Plan solaire tunisien(PST) pour la période (2010-2016), qui regroupe l'ensemble des domaines de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, et ce, démarche adoptée par le PSM.

Le PST prévoit la réalisation de 40 projets, dont 17 d'énergie solaire, 3 éoliens, 7 d'efficacité énergétique, 7 de biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST.

D'un coût estimé à 2 milliards d'euros soit 3,6 milliards de dinars, ce plan, une fois concrétisé, permettra d'économiser environ 660 Ktep additionnelles par an. La quantité de CO2 évitée par ces projets est estimée à 1,3 million de tonnes par an, a-t- il précisé.