Tunisie: Préoccupation du secteur de l'information face aux accusations de corruption

Tunisie: Préoccupation du secteur de l'information face aux accusations de corruption

 

Dans un communiqué publié mardi 25 octobre, le syndicat général de l'information, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a estimé qu'il y a un « réel danger » menaçant la liberté d'expression et l'indépendance de la presse.

Il a appelé le secteur de l'information à « se tenir loin des lobbies de l'argent sale », se disant « préoccupé » face à la polémique enclenchée autour de la corruption financière et politique dans le secteur de l'information.

Le syndicat a appelé les journalistes et les professionnels du secteur à défendre leur profession, « loin de l'instrumentalisation politique et surtout loin des lobbies de l'argent de corruption qui  cherchent à se couvrir par de pseudo journalistes ».

Il a, par ailleurs, appelé le ministère public à examiner les déclarations et les cas de corruption relevés dans le secteur et à en poursuivre les auteurs.

Le syndicat a, en outre, souligné la nécessité d'organiser une conférence nationale sur l'avenir du secteur de l'information en Tunisie, mettant en garde contre toute tentative visant à saborder l'indépendance du secteur de l'information.

Dimanche dernier, sur le plateau de la chaîne de télévision privée « Al Hiwar Ettounsi », l'homme d'affaires Chafik Jarraya avait avoué avoir « acheté » la conscience des journalistes, provoquant ainsi une polémique au sein de l'opinion publique et particulièrement dans le milieu médiatique.

Dans la foulée des réactions, le porte-parole du ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Selliti, a annoncé, mardi, l’ouverture par le parquet d’une information judiciaire sur les propos tenus par l'homme d'affaires.

De son côté, dans une déclaration rendue publique lundi, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a fustigé ces propos , estimant que « ses déclarations représentent en soi un aveu explicite de corruption ».

Il a appelé, à cet égard, le ministre de la Justice et le procureur de la République à traduire Chafik Jarraya en justice pour les crimes de corruption qu’il a reconnus.

Par ailleurs, plusieurs journalistes ont signé lundi 24 octobre une pétition pressant le SNJT à déposer une plainte auprès du procureur de la République contre les journalistes corrompus sur la base d’un aveu enregistré de corruption fait par Chafik Jarraya.

Des journalistes ont, également, lancé les procédures judiciaires contre l’homme d’affaires Chafik Jarraya pour diffamation et incitation de l’opinion publique à se dresser contre les journalistes.

TAP

 

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