Tunisie-Tourisme : « il faut de la qualité de l’aéroport à l’aéroport »
Le secteur touristique tunisien montre, depuis quelques années, des signes d'essoufflement dues au vieillissement
des unités hôtelières, à l'inadaptation de l'offre à la demande etc.
Cette situation a conduit à une baisse de la durée moyenne des séjours et du taux d'occupation, la stagnation des recettes unitaires par touriste, la baisse des parts de marché dans la région à l'avantage de pays tels que le Maroc, l'Egypte et la Turquie.
Pour sortir de cette impasse, M. Slim Tlatli pourrait bien être l'homme de la situation afin de mettre à niveau un secteur qui stagne voire même qui régresse.
En effet, celui qui fut successivement directeur général du bureau de mise à niveau au ministère de l’industrie, directeur exécutif du programme européen pour la modernisation industrielle en Egypte, pour faire ensuite un bref passage au ministère du tourisme en tant que secrétaire d’Etat chargé de la mise à niveau touristique, revient un peu moins de 5 ans après, à la tête du même ministère avec la détermination de procéder à une refonte du secteur du tourisme.
Pour redorer son blason et restaurer les fondements de sa croissance, le tourisme tunisien doit plutôt être dans une logique d'action que de réflexion.
Outre le programme de mise à niveau et de modernisation des unités hôtelières, M. Slim Tlatli a évoqué l'obligation d'amender la loi (normes de classement, délimitation des rôles etc), de diversifier le produit touristique, de développer davantage le partenariat avec la profession mais aussi d'améliorer la politique de distribution.
Sur ce dernier point, le ministre rappelle que les circuits de distribution ont beaucoup changé. En effet, dans la réservation et la distribution, Internet prend de l'ampleur à tel point que 70% des touristes dans le monde choisissent leur destination via Internet.
Toujours, en parlant d'Internet, M. Tlatli a évoqué le phénomène des échanges d'expériences touristiques sur le web, précisant que selon des études menées sur cette question, les avis positifs d'un touriste sur une destination contribuent à attirer trois touristes vers cette destination alors que les avis négatifs sont de nature à y éloigner 10 touristes d'un seul coup.
Il a ajouté que les initiatives visant à améliorer le contenu numérique du tourisme tunisien seront encouragées afin de multiplier les occasions « d'hameçonnage ».
En d'autres termes, quand l'internaute fait une recherche sur des termes d'origine arabe tels que Jasmins, couscous etc. les premiers résultats devraient être des sites tunisiens pour toucher une cible plus large et attirer plus de clients potentiels.
M. Tlatli, conclue en disant que « dans le tourisme rien n'est acquis » et finit par rappeler l'importance de la qualité en empruntant une expression des professionnels « Il faut de la qualité de l'aéroport à l'aéroport ».