Tunisie: vers une commission indépendante pour la réconciliation
Plusieurs juristes, journalistes et représentants de la société civile ont appelé à la création d'une commission indépendante pour l'équité et la
réconciliation qui aura pour objectif la réconciliation nationale et l'instauration de la justice transitionnelle.
Au cours d'une conférence-débat organisée par le "club de presse" du forum Averrroès, vendredi, à Tunis, les intervenants ont mis l'accent sur l'impératif de garantir la neutralité et l'indépendance dans le traitement de ce dossier.
Prenant la parole, le doyen Sadok Belaid a affirmé qu'il n'est pas de l'intérêt de la collectivité nationale de charger un organisme ou une personne qui n'est pas neutre de l'examen de ce dossier, ajoutant que "Le gouvernement actuel est un "gouvernement de coalition" qui a des choix et des orientations bien précises.
L'orateur a mis l'accent sur la nécessité de s'inspirer de l'expérience réussie de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et de plaider en faveur de la création d'une commission indépendante pour l'équité et la réconciliation afin de récupérer le temps perdu depuis la chute du régime de Ben ali dans le traitement du dossier de la réconciliation nationale et de la justice transitionnelle.
Il a présenté, à cet effet, son projet de commission qui a-t-il précisé, ne doit pas comprendre plus que cinq parmi les personnalités indépendantes réputées pour leur compétence et expertise.
Selon M. Belaid, cette commission comprendra deux structures, l'une est juridique et l'autre technique; les deux auront pour mission de répertorier les dossiers et de les étudier avant leur transfert à l'organe central relevant de la commission.
De son côté, M. Houcine Bouchiba, président de l'association "karama pour les anciens prisonniers politiques" a demandé l'application du décret-loi en date du 11 février 2011 portant amnistie générale qui, a-t-il dit, "n'a pas été appliqué dans certains volets".
Les gouvernements successifs post-ben ali n'ont pas donné des "signes clairs" au peuple tunisien et n'ont pas rassuré les militants de droits et des organisations de la société civile de leur intention à aller de l'avant sur la voie du traitement du dossier de la réconciliation nationale.