Turquie : Les purges s'étendent et ont touché 50.000 personnes
A la suite du coup d'état avorté, le 15 juillet courant, les autorités turques ont entamé des purges qui ont touché les forces armées, la police et l'appareil judiciaire se sont étendues à l'enseignement, aux renseignements et aux instances religieuses ainsi qu’une opération d’éradication du mouvement du prédicateur en exil Fethullah Gülen, tenu pour responsable du putsch manqué. Selon des sources fiables, elles ont, jusque là, suspendu ou placé en détention provisoire environ 50.000 soldats, policiers, juges, fonctionnaires et enseignants depuis l'échec du putsch qui a fait au moins 232 morts et 1.400 blessés.
Plus de 9.320 personnes font l'objet d'une procédure pénale pour leur implication présumée dans le putsch, a dit à la presse le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Mardi, les autorités ont annoncé la fermeture des médias jugés favorables à Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, et le renvoi de 15.000 agents dépendant du ministère de l'Education.
Ont été également mis à pied 492 employés de la Direction des Affaires religieuses, la plus haute autorité musulmane du pays, ainsi que 257 fonctionnaires attachés aux services du Premier ministre et 100 responsables des services de renseignement.
Face à cette opération d’éradication, les alliés occidentaux d'Ankara ont exprimé leur solidarité au gouvernement turc après l'échec du putsch, mais ne cachent pas leur inquiétude face à l'ampleur et la rapidité de la réaction des autorités, qu'ils appellent à respecter les valeurs de la démocratie.
Binali Yildirim a indiqué que le gouvernement turc prendrait mercredi d'importances décisions visant à sortir le pays des "circonstances extraordinaires" dans lesquelles l'a plongé la tentative de putsch.
Recep Tayyip Erdogan avait déclaré un peu plus tôt que le Conseil national de sécurité et le gouvernement se réuniraient mercredi pour prendre des décisions à même d'engager la Turquie sur une nouvelle voie.
Avec Reuters
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