Un fonds de la CNSS finance l’UGTT, l’UTICA, l’UTAP …. sur ordre du chef du gouvernement ?!
L’ancien député Imed Daïmi vient de faire une découverte. Sur les ondes de radio IFM, il a révélé l’existence d’un fonds destiné à financer les syndicats ouvriers et patronaux ainsi que des associations. D’un montant de 76 millions de dinars par an, ce fonds est hébergé chez la CNSS.
Bien qu’il relève du ministère des affaires sociales, il est directement géré par le chef du gouvernement qui le distribue selon Daïmi à sa guise. L’ancien député a énuméré les bénéficiaires de ce fonds durant l’année dernière.
Ils sont dans l’ordre : l’UGTT (8 millions de dinars), l’UTICA (6 millions de dinars), l’UTAP (4,5 millions de dinars),puis la Conect, la Ligue des droits de l’homme, l'Union des travailleurs de Tunisie, l’UNFT……
La révélation de ces chiffres a provoqué de nombreuses réactions. Si pour les uns il n’y a aucun inconvénient à ce que l’Etat finance des organisations ou des associations, d’autres ont exprimé leur refus total à ce genre de largesse, arrivant à considérer ces financement comme douteux et à l’assimiler à de la corruption.
Les critiques ont estimé que ces sommes colossales auraient pu servir à créer des projets pour générer de l’emploi et la richesse en ces années de crise. En tout cas une chose est sure, étant donné s’ils reçoivent des sommes aussi importantes de l’argent public ces associations doivent impérativement rendre des comptes sur leur gestion en se soumettant au contrôle de la Cour des Comptes.
En fait de révélation, les connaisseurs affirment que ce fonds existe depuis longtemps et que c’est par son biais que les plus hautes autorités de l’Etat contrôlaient du temps de Bourguiba et de Ben Ali les organisations nationales.
Depuis la révolution rien n’a été fait pour en assurer la transparence. Il est temps que ce financement se fasse au grand jour. Au moment où la crise sanitaire conduit le gouvernement à prélever une journée de travail à tous les salariés, un fonds de 76 millions de dinars est réparti entre des organisations soit quasiment la somme prélevée chez les travailleurs.
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