"Un homme d'affaires ne demande jamais de l'argent à l'Etat, mais de l'investissement"

"Un homme d'affaires ne demande jamais de l'argent à l'Etat, mais de l'investissement"
 
 
Initiée par le président de la République depuis le 14 juillet dernier, la loi sur la réconciliation économique continue de susciter de grands débats. La dernière en date concerne la table ronde organisée récemment par Dar Assabah et qui a réuni nombre de personnalités de la scène politique partagées entre partisans et opposants de cette loi.
 
C'est d'abord Khaled Krichi, président de la commission arbitrage et réconciliation au sein de l'IVD, qui a ouvert les débats, en rappelant que la loi de la justice transitionnelle a été adoptée après de longues discussions au sein de la commission technique issue du ministère des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle.
 
Faisant allusion au contenu de la loi, Krichi ajoute que la loi s'intéresse à tous les grands dépassements, y compris la corruption. Un fléau qui touche aussi bien l'Etat que les personnes physiques et morales (sociétés), contrairement à ce qu'a annoncé Ridha Belhaj qui pense que l'Etat serait la seule victime.
 
Par ailleurs, le président de la Conect, Tarak Cherif, après avoir exprimé ses encouragements quant aux débats sur les projets de loi, a ouvertement exprimé ses inquiétudes quant à l'avenir économique de la Tunisie. Il évoque une économie qui ne cesse de se détériorer de jour en jour. Malgré le côté positif de la réconciliation économique, Cherif dit croire au génie tunisien capable d'améliorer la situation.Et Tarak Cherif d'ajouter que parmi les priorités aujourd'hui figure la mise en place d'une atmosphère de confiance pouvant inciter les investisseurs étrangers à venir s'installer en Tunisie. "Nous avons enregistré un grand retard économique et l'Etat se doit de garantir la sécurité afin que l'on récupère les investissements étrangers. Il faut que l'Etat applique à la lettre la loi", lance-t-il.
 
Concernant les aides demandées par les hommes d'affaires auprès de l'Etat, Tarak Cherif reste impitoyable: "L'homme d'affaires ne demande jamais de l'argent à l'Etat mais de l'investissement, des investissements sécuritaires, productifs, relatifs à l'infrastructure et aux conditions de l'exportation".
 
Plusieurs autres personnalités ont pris part au débat, à savoir Bechir Boujday (membre du bureau exécutif de l'Utica), Hassine Rhil (dirigeant au sein du front populaire), Abdelhamid Jelassi (vice-président d'Ennahdha), Mohamed Guesmi (directeur au sein de l'UGTT), Mustapha Baazaoui (président de la commission examen fonctionnel et réforme des institutions au sein de l'IVD), Kamel Ghribi (président du réseau national pour la justice gouvernementale), Haykal Ben Mahfoudh (professeur universitaire et expert en droit constitutionnel).