Une Tunisienne vole 18.000 euros de marchandises au duty free de l’aéroport de Nice

Une Tunisienne vole 18.000 euros de marchandises au duty free de l’aéroport de Nice

Une jeune Tunisienne sans-papier a été condamnée pour quatre vols successifs de bouteilles de parfums et paquets de cigarettes. On ignore toujours comment elle a accédé à la zone réservée.

"Je ne veux rien répondre." "Je ne souhaite rien dire." "Je préfère me taire." Tout au long de son procès, Maha B. aura décliné le champ lexical du prévenu faisant valoir son droit au silence. A défaut d’obtenir des réponses, le tribunal correctionnel présidé par Christian Legay apporte la sienne: 8 mois de prison ferme.

Une affaire de vols particulière était jugée en correctionnelle à Nice. Maha B., 18 ans, Tunisienne sans papier ni domicile fixe, répond de quatre vols successifs commis entre février et juin à l’aéroport Nice Côte d’Azur. Préjudice global: près de 18.000 euros. Particularité: tous ces vols ont été commis au magasin Duty Free du terminal 2, situé en zone d’accès réservé.

"Un mode opératoire extrêmement bien rôdé", note la procureure Marina Uman, qui se demande encore ce que Maha B. faisait là. A-t-elle réservé des vols comme tout un chacun, pour venir chaparder des produits dans ce vaste magasin ouvert? Une certitude: elle n’a pas opéré seule.

Des produits cachés dans la valise d’un tiers

Un jour, elle embarque des bouteilles de parfum. Un autre, des paquets de cigarettes. 958 euros, 1.781 euros, 3.500 euros, et même 11.617 euros... Maha ne fait pas les choses à moitié. Ni en solo.

Sitôt volés, les produits détaxés sont cachés dans la valise d’un tiers, non identifié. Les enquêteurs de la police aux frontières ont pu l’observer grâce aux caméras.

Le petit manège ne se cantonne pas aux couloirs climatisés de l’aéroport. Il se prolonge au dépose-minute. Une Porsche et une Audi embarquent tour à tour la jeune femme.

"C’est pratique les Porsche pour se déplacer quand on est SDF! Bon, il ne faut pas trop faire la manche avec, car il y a peu de chance qu’on donne...", ironise le président Legay.

La prévenue, manifestement terrorisée, reste muette. Ultime tentative: "Qui est ce monsieur?" Peine perdue: "Je ne sais pas."

"Ce n’est pas elle qu’il faut aller chercher", estime Me Rudy Cohen. L’avocat de la défense pointe "les lacunes de l’enquête, qui ne permettent pas de savoir avec certitude si elle a commis ces vols". Le tribunal suit néanmoins les réquisitions: 8 mois ferme avec maintien en détention, interdiction de territoire français pendant cinq ans. Et une très hypothétique somme de 16.900 euros à rembourser au magasin.

Source: www.nicematin.com

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