UTICA : « L'économie en danger...et la solution réside dans un programme de sauvetage urgent »
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui 9 janvier 2023 et signé par son président Samir Majoul, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) est revenu sur la Loi de Finances (LF) 2023.
« La Tunisie est entrée en 2023 avec une LF qui accroît l'épuisement des entreprises et représente une menace sérieuse pour leur pérennité, outre le fait de perpétuer un manque de vision et la perte de confiance dans l'avenir qui dure depuis plus d’une décennie. Une situation qui s’est nettement exacerbée à cause de la pandémie de la Covid-19 et par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne qui a fait flamber les prix, entraînant une grave pénurie de matières premières, de produits de base et d'énergie », lit-on dans ce communiqué.
Et de poursuivre : « On espérait que la LF 2023 serait comme un business plan pour la relance économique et un outil pour rétablir la confiance en annonçant des incitations à l'investissement révolutionnaires afin de créer de la richesse et des emplois, assurer la croissance, soutenir l'investissement et l'exportation, qui sont les seules garanties pour l'instauration d'une paix sociale durable ».
Par ailleurs, la centrale patronale a exprimé sa « grande déception » face à ce qu’elle a considéré comme une « LF d’imposition et de comptabilité publique, avec plusieurs mesures injustes pour les entreprises ». Une déception qui a nettement augmenté, toujours selon la même source, avec la décision de la BCT d’augmenter le taux directeur à 8% dans une tentative de maîtriser l’inflation. « Une décision dont le prix sera payé par la compétitivité de l’économie et des entreprises et par le consommateur tunisien, à moins que des mesures pour faciliter le financement de l’entreprise avec un moindre coût ne soient décidées ».
L’UTICA a, également, indiqué que ses propositions concernant la LF 2023 n’ont pas été prises en considération.
A cet égard, l’organisation patronale a dressé les remarques suivantes :
- Il y a un manque de vision économique qui aura des répercussions négatives sur le climat des affaires et de l’investissement en Tunisie ;
- Il y a un manque de mesures de relance économique et d’encouragement de l’investissement et de l’exportation ;
- Il y a un manque de mesures pour sauver les PME gravement atteintes par la Covid-19 et par les répercussions de la guerre en Ukraine.
- Il n’y a pas de programme pour les entreprises classées permettant d’alléger les mesures et le système de garantie pour garantir le refinancement des emprunts des sociétés classées de deux à cinq ;
- La consécration de la non-stabilité législative et fiscale à travers le changement des taux d’imposition, de la taxe sur la valeur ajoutée, sur la retenue à la source…
- La hausse de la pression fiscale par la hausse de la cotisation sociale solidaire (CSS) et la hausse de l’imposition pour certaines activités ainsi que la hausse de la TVA pour plusieurs secteurs et les mesures impactant les liquidités des entreprises à cause de la hausse des pénalités et la retenue à la source pour certaines activités ;
- Les réformes proposées pour le régime forfaitaire et l’intégration du secteur parallèle dans l’officiel sont très compliquées et difficiles à appliquer.
De ce fait, l’UTICA a mentionné dans le même communiqué :
- La LF 2023 va augmenter la crise de confiance que vit la Tunisie et sur laquelle elle s’est exprimée à plusieurs reprises ;
- La solution aux graves problèmes auxquels est confrontée la Tunisie ne réside pas dans l’augmentation des pressions sur les entreprises et dans la poursuite de l'épuisement de leurs liquidités, sans incitations à l'investissement, à l'exportation et à la création de richesses car cela reviendrait à achever le secteur privé national ;
- L’État est appelé à régler, sans plus tarder, toutes ses dettes envers de nombreux secteurs et des opérateurs économiques.
- L’Etat est appelé a cessé d'emprunter auprès des banques commerciales car il évince ainsi les entreprises ;
- Le refus de la violation du principe consacré d’un impôt unifié sur le revenu et la mise en place d’une nouvelle imposition sur la richesse immobilière alors que son impôt a été réellement payé et qu’elle représente de vraies garanties fournies aux banques pour le financement de l’investissement ;
- La révision du Code des incitations aux investissements pour libérer l’investissement et simplifier les procédures pour faire de la Tunisie une meilleure destination pour l'investissement national et étranger ;
- La révision du Code de change.
En conclusion, l’Union a souligné que la Tunisie a besoin d’un programme de sauvetage urgent de l’économie qui se base sur un ensemble de grandes réformes.
I.Z.
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