Vers une reconfiguration efficace du Partenariat Algéro-Tunisien

Au-delà des pourparlers politiques sincères et constructifs qui ont marqué la rencontre des 2 chefs d’Etats, une relance des affaires économiques

a été engagée et a observé une réaction positive de la part de nos homologues Algériens.

Dans ce cadre, le Ministre de l'Industrie Algérien et son État Major ont reçu le dimanche 12 février la délégation d'Hommes d'Affaires Tunisiens (présente à Alger) co-patronnée par UTICA et CONECT. Les discussions ont permis aux Opérateurs présents d'exposer leurs problématiques et de dénouer certains blocages.

Des promesses ont été émises par les autorités algériennes pour aplanir tous les obstacles et mettre en application très rapidement l'accord commercial préférentiel Tuniso-algérien. La problématique de la loi de Finances Complémentaire 2009, plafonnant la participation des IDE à 49% (bien que mesure générale), pourrait observer un assouplissement pour les investisseurs tunisiens. 39 nouvelles ZI seront prochainement finalisées, avec concession de terrain su 33 ans (renouvelable 2 fois), le droit de concession étant hypothécable auprès des banques finançant les entreprises implantées.

Par ailleurs, Monsieur Mohamed Benmeradi, Ministre Algérien de l’Industrie et de la PME, a fait remarquer que le plan quinquennal d'investissement porte sur un budget de 285 milliards US$: des centaines de km d'Autoroutes, 2 Millions de logement, 150 hôpitaux, 250 lycées, des dizaines de barrages, zones industrielles, port en eaux profondes, complexe sidérurgique, ...  

Le Programme Algérien de Mise à Niveau Industrielle touchera 20.000 entreprises sur 2010-2014, et consacrera un budget global d’investissement d’environ 4 Milliards US$. Les Bureaux de Conseil tunisiens sont sollicités pour l’élaboration des diagnostics et plans d’actions, a-t-il souligné.

La balle est alors dans notre camp. L'Algérie est à la fois: Bailleur de fonds potentiel, Marché universel, Fournisseur privilégié d'énergie. Aussi, ne faudrait-il pas qu'on perfectionne notre marketing de développement avec nos partenaires algériens, à l'instar de ce qu'on fait usuellement avec nos partenaires Européens ?

Je voudrais enfin souligner que, contrairement à ce qui a été communiqué dans certains médias, ce n'est pas la Présidence qui a arrêté la liste des hommes d'affaires participants à la tournée Maghrébine. En fait, la présidence de la république s'est limitée à informer les 2 Patronats du programme et des objectifs de cette tournée.

Nous avons même tenu une réunion officielle avec le top management de l'UTICA (10 jours avant le départ) pour leur faire part des grandes lignes géopolitiques et des objectifs économiques de cette mission. Evidemment, nous avons apprécié que l'UTICA puisse informer les Opérateurs intéressés, surtout ceux qui rencontrent des problèmes nécessitant une intervention auprès des autorités correspondantes.

Au Maroc, aucun Homme d’Affaires ne s'est déplacé, mais certains opérateurs domestiques ont pu se joindre à la rencontre avec la communauté tunisienne organisée par notre ambassade à Rabat. En Mauritanie, seuls 2 Opérateurs ont fait le déplacement à Nouakchott. S'agissant de l'Algérie, la délégation des Hommes d'affaires tunisiens dénombrait 25 personnes: 15 de l'UTICA et 10 de la CONECT.

Heureusement que les discussions se soient bien déroulées et les résultats aient été positifs (avec dénouement de certains blocages entre opérateurs et administration algérienne).

A présent, ce qui compte le plus, c’est bien le suivi des actions entreprises et la relance des services concernés pour hâter la concrétisation des décisions prises. Il nous appartient tous d’assurer la veille et de contribuer à faciliter la cristallisation des accords convenus.

Par Mohamed Chawki Abid