Visa retardé, certificats manquants : le ministère laisse ses jeunes sportifs sur le banc

Après la mésaventure du double champion du monde en natation Ahmed Jaouadi, laissé pour compte par le ministère du Sport mais soutenu grâce à la mobilisation de bénévoles tunisiens, le scénario se répète avec les jeunes nageurs appelés à représenter la Tunisie aux Championnats du monde en Roumanie.
Un visa non obtenu à temps pour un jeune nageur
Le jeune nageur tunisien Youssef Douma (15 ans) devait participer aux Championnats du monde de natation des jeunes en Roumanie. Bien que son dossier de visa ait été déposé dans les délais réglementaires, il n’a pas pu obtenir le document nécessaire et a failli être privé de compétition.
Sa mère a regretté cette situation, rappelant que son fils s’était préparé sérieusement pour cet événement majeur. À l’inverse, d’autres nageurs tunisiens disposant d’une double nationalité, comme Yacine Mzoughi, Salima Hmayed, Kinza Ajimi et Chayma Marzouk, ont pu rejoindre la compétition sans difficulté.
Ce sont finalement le consul honoraire de Roumanie en Tunisie et le président du Comité National Olympique Tunisien (CNOT) qui sont intervenus en urgence, pour tenter de pallier l’absence de réaction du ministère.
L’équipe cadette de taekwondo bloquée
Ce mardi, une nouvelle difficulté a touché les équipes cadette et juniors de taekwondo. Les jeunes sportifs devaient se rendre au Nigeria pour participer aux Championnats d’Afrique, mais n’ont pas pu embarquer. La raison invoquée : l’absence du certificat de contrôle d’aptitude physique exigé par le ministère du Sport avant tout déplacement de délégation en Afrique.
Une fédération en pleine crise
Cette mésaventure survient dans un contexte tendu pour la discipline. Le ministère a récemment décidé de dissoudre le bureau fédéral de la Fédération tunisienne de taekwondo, évoquant de graves manquements dans la gestion. Un bureau provisoire présidé par Ali Gharbi a été nommé, avec pour mission d’organiser une assemblée générale élective d’ici novembre 2025.
Des incidents qui interrogent
La répétition de ces incidents révèle bien plus qu’une simple erreur administrative. Elle traduit un manque de vision, de planification et surtout de respect envers les jeunes sportifs. Elle interroge sur la capacité du ministère à accompagner efficacement ses athlètes, en particulier les jeunes talents. La natation et le taekwondo sont pourtant des disciplines qui ont offert à la Tunisie des médailles olympiques et mondiales.
Plusieurs observateurs estiment que ces défaillances risquent de freiner l’élan d’une nouvelle génération de sportifs, au moment où le pays cherche à renforcer sa présence sur la scène internationale.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports ne peut continuer à se contenter d’applaudir les victoires et de se défausser lors des échecs. Il lui incombe de mettre en place des mécanismes clairs pour garantir que les athlètes tunisiens puissent participer à toutes les compétitions, dans le respect des délais et des règles internationales.
Faute de quoi, les jeunes talents du pays continueront à être victimes de négligence, et la Tunisie perdra peu à peu son prestige sportif sur la scène mondiale.
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